« Ce n’est pas une déclaration de candidature, tient-il d’emblée à préciser, c’est la présentation d’une démarche collective. » À la tête d’un groupe de quinze élus qui ont quitté la majorité municipale de La Seyne (pour cause de désaccord avec la ligne de l’ex-maire Nathalie Bicais), Jean-Pierre Colin a lancé une « grande consultation » auprès des habitants en vue du scrutin de mars 2026. « On veut impulser un changement de méthode, assure-t-il, avec plus d’écoute et de clarté. Et comme je sais que les Seynois ont envie de s’exprimer, on leur en donne la possibilité. »
Comment ? « On organise quarante réunions à domicile d’ici à la fin de l’année, ainsi que des rencontres sur le terrain, sur les marchés, jusqu’à fin novembre. On distribue des formulaires papier que les gens peuvent compléter de manière anonyme, ainsi qu’un flyer avec un QR code pour accéder à un site sur lequel ils se connectent chez eux. » Sur ces questionnaires, figurent des items tels que la sécurité, l’éducation, les impôts, le centre-ville, la piscine, le cinéma, les installations sportives, les routes… « Autant de sujets sur lesquels il faudra se focaliser dès le début du mandat », estime Jean-Pierre Colin.
« Restaurer la confiance »
« Avec un maître-mot, ajoute l’ex-premier adjoint : la confiance qu’il faut restaurer. Envers les élus, qui doivent être là pour servir et non pour se servir. Et envers les investisseurs privés afin de permettre le développement économique, car l’argent public se fait rare. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il ne faudra pas faire du social ; c’est même indispensable au regard de l’importance du tissu associatif seynois qui structure la ville. Il faudra aussi faire une place, dans l’Atelier mécanique, à la mémoire industrielle de La Seyne dont les gens sont fiers, et arrêter le développement urbanistique des collines. »
S’il veut que le futur programme électoral soit « au plus près des attentes des Seynois », Jean-Pierre Colin précise qu’en cas de victoire de son équipe, « on ne détricotera pas tout ce qu’ont fait nos prédécesseurs ; sinon on n’avance pas, on dépense inutilement de l’argent, et on manque de respect pour les choix qu’ont fait les électeurs ».
« Un collectif rajeuni, compétent et ouvert »
Cette équipe, dont parle celui qui est aussi vice-président de la Région en charge des finances, il s’agit d’un « collectif forgé au fil des ans ; rajeuni, compétent et ouvert (de la droite au centre gauche) afin de ne plus être dans les logiques partisanes, mais apporter des projets concerts sans mentir ou proposer des choses impossibles comme le pont ou le tunnel pour traverser le port, car les sommes à investir sont colossales alors que l’argent public manque ».
Aux côtés de Jean-Pierre Colin, on retrouve donc les quinze élus du conseil municipal qui l’ont suivi depuis près de trois ans. « Ayant une activité au quotidien, ils sont tous indépendants de la politique. Ils sont rejoints par de jeunes Seynois qui ont envie de faire avancer leur ville. C’est aussi une équipe proche du président de la Région et du président du Département car La Seyne, qui est sous-dotée par rapport à son importance, a besoin du soutien de ces collectivités. »
Ensuite, viendra le temps de voir « qui sera le mieux placé pour conduire la liste ». Mais d’ici là, la « consultation » aura permis de poser des bases programmatiques. Et en parallèle, une permanence électorale sera inaugurée le 11 octobre sur l’avenue Gambetta.