Charlotte Gainsbourg a été choisie pour jouer le rôle de Gisèle Halimi dans un film sur l’affaire de Bobigny.

Sylvain Lefevre / Getty Images

Charlotte Gainsbourg a été choisie pour jouer le rôle de Gisèle Halimi dans un film sur l’affaire de Bobigny.

CINÉMA – Un casting qui fait polémique. Le fils de Gisèle Halimi a contesté ce vendredi 26 septembre le choix de Charlotte Gainsbourg pour interpréter le rôle de sa mère dans le biopic qui lui est consacré et qui doit sortir courant 2026. Il pointe du doigt une tribune contre la reconnaissance de la Palestine par la France, signée par l’actrice.

« Elle aurait lu cette tribune collective avec dégoût », a dénoncé Serge Halimi auprès du média indépendant Blast, regrettant que ce courrier ne mentionne pas « les crimes de guerres israéliens » sur la bande de Gaza.

Vendredi 19 septembre, Charlotte Gainsbourg et plusieurs autres personnalités – dont l’animateur Arthur ou Bernard-Henri Lévy – ont signé une lettre ouverte publiée dans Le Figaro, demandant au président de la République de conditionner la reconnaissance d’un État palestinien « à la libération des otages et au démantèlement du Hamas ». « C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que ce geste peut contribuer à la paix. Ce serait sinon une capitulation morale face au terrorisme », poursuivait la lettre, publiée quelques jours avant la reconnaissance de la Palestine, prononcée par Emmanuel Macron à l’Assemblée générale de l’ONU.

Une pétition en ligne

Au-delà de son combat pour le droit l’avortement, ou encore pour l’indépendance de l’Algérie et de la Tunisie, Gisèle Halimi a toujours apporté son soutien à la cause palestinienne, rappelle son fils. Ce dernier souligne notamment son engagement pour le Tribunal Russel sur la Palestine, fondé en 2009 pour « mobiliser les opinions publiques » sur le sort des Palestiniens. Elle a aussi assuré la défense de Merwan Barghouti, membre du parti politique Fatah arrêté par Israël et emprisonné depuis le début des années 2000. Auprès du journal L’Humanité, elle avait également appelé mettre « fin à l’occupation israélienne ».

Serge Halimi souligne par ailleurs qu’il n’a pas été consulté pour le choix de l’actrice qui jouera le rôle de sa mère, décédée en juillet 2020 à l’âge de 93 ans.

Il n’est pas le seul à contester ce choix puisqu’une pétition a été lancée en ligne, appelant à refuser « l’incarnation falsifiée de Gisèle Halimi par Charlotte Gainsbourg ». Elle cumule ce samedi près de 8 700 signatures.

Le film qui doit sortir en 2026 se concentrera sur l’affaire Marie Chevalier, que Gisèle Halimi a défendue dans le procès de Bobigny pour avortement illégal.