Les histoires de la semaine

Montagne-Verte : les habitants campent sur leurs positions

Un an après une première réunion houleuse, le projet de centre d’hébergement d’urgence rue des Foulons continue de susciter des crispations. Mardi soir, une cinquantaine de riverains ont interpellé élus et préfecture sur l’accueil prévu de 80 réfugiés à l’entrée du quartier. L’État a confié la gestion du site à Caritas pour dix ans – budget de 10 millions d’euros – et promet un accompagnement global vers le logement et l’emploi. La Ville insiste sur les patrouilles de sécurité, la scolarisation des enfants et des investissements dans le quartier. Mais les habitants dénoncent un secteur déjà « saturé » en logements sociaux, avec deux QPV, et réclament une implantation ailleurs. La municipalité oppose le manque de terrains et le caractère temporaire du centre. La fracture reste entière : certains riverains promettent banderoles et actions de protestation, quand d’autres disent attendre de voir pour juger. Illkirch-Graffenstaden – Habitat de l’Ill : le maire et l’ancien DG règlent leurs comptes

À Illkirch, le feuilleton “Habitat de l’Ill” vire au règlement de comptes. L’ex-directeur du bailleur social, Laurent Kohler, conteste son licenciement pour « faute lourde » en 2024 – qui l’a privé d’une indemnité de 500 000 euros–, et dénonce des « pressions permanentes » des élus. Parmi ses griefs : la vente d’un terrain à prix décoté à la Ville, pour son projet de Maison de la jeunesse et des associations. Cession qui a amené le parquet à ouvrir une procédure. L’ancien cadre dénonce par ailleurs l’attribution d’un logement du parc HLM, un F2, à la grand-tante du maire… Thibaud Philipps réfute le tout : la décote s’expliquerait par les règles foncières en matière de renouvellement urbain, qui minorent la valeur des terrains destinés à des équipements publics. Quant à l’attribution du logement, elle relèverait d’une procédure « classique » – sans son intervention directe. « Tous les dossiers transmis en mairie partent avec la même formule », assure l’élu, qui dénonce une campagne visant à « lui nuire ». Et contre-attaque en déposant plainte contre son ancien DG.

Schiltigheim : Nathalie Jampoc-Bertrand prend le relais

La deuxième adjointe (PS) de Danielle Dambach a annoncé jeudi soir qu’elle conduirait une liste composée d’élus de la majorité sortante. Enseignante de 52 ans, passée par les municipales de 2008 et 2018, Nathalie Jampoc-Bertrand se présente comme l’héritière naturelle de la maire écologiste, qui « passe le relais » sans quitter l’action locale. Vice-présidente de l’EMS en charge du renouvellement urbain, l’élue peut compter sur le soutien d’une partie des socialistes, des communistes, d’Écologistes et de Place publique – pas LFI, donc, qui devrait présenter une liste. Elle revendique une ligne sociodémocrate et une culture du dialogue à gauche, après s’être déjà rapprochée des Verts à l’Eurométropole. Elle avait même tenté, sans succès, d’obtenir l’investiture du Nouveau Front populaire aux législatives anticipées de 2024. Avec Schilick en commun, elle espère transformer l’essai localement, dans un contexte où Danielle Dambach, première femme maire de la commune, n’est pas là pour faire de la figuration.

Heppner : le projet sous l’œil de l’autorité environnementale

La friche logistique Heppner (4,8 ha, entre Neudorf et Heyritz) doit accueillir un “quartier jardin” porté par une société commune Crédit Mutuel/Caisse des dépôts. La Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) a rendu son cadrage préalable : pas d’objection majeure mais des garde-fous. Pollution potentielle des sols, restauration des trames verte et bleue, infiltration des eaux pluviales, analyse de vulnérabilité climatique, qualité de l’air autour des écoles et crèches : autant de points à intégrer à l’étude d’impact. La MRAe rappelle qu’une circulaire de 2007 déconseille d’implanter des publics sensibles sur sols pollués, même dépollués. Le projet devra donc cartographier précisément les risques. Côté mobilités, les recommandations insistent sur l’articulation avec le réseau global, extension du tram G et Colmarienne comprises, ainsi que sur les circulations douces internes au quartier. Ce premier avis conditionne la suite : étude d’impact et enquête publique.

La phrase de la semaine

« Tous ces investissements se traduiront par des économies de fonctionnement, c’est ça l’écologie », assure l’adjoint Marc Hoffsess , pendant que Jeanne Barseghian fait le service après-vente des chantiers strasbourgeois. Traduction pour les râleurs coincés dans les tranchées : encore six à huit semaines de galère, puis ça ira mieux. Ou pas.

Le chiffre de la semaine

10 millions d’euros

C’est la somme que La Poste met sur la table pour transformer son site de Holtzheim. Objectif : passer du courrier en baisse aux colis en hausse, avec un soupçon de logistique dernier cri. Et comme on ne fait plus rien sans une touche verte, le projet promet panneaux solaires, microforêt et mares pédagogiques.