« Ce n’est pas acceptable ». Les mots de Yannick Bru, le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, après la défaite sur le terrain du Stade Français (28-7) ce samedi, ressemblaient étrangement à ceux qu’il avait prononcés quinze jours plus tôt après la claque reçue dans l’antre du Racing 92 (44-32). Sur ce début de saison, les champions d’Europe ont pris la fâcheuse habitude de faire des voyages à vide à la capitale. Le large succès du week-end précédent à domicile face à Montauban (71-24) les a-t-il bercés d’illusions ? Toujours est-il qu’après cette deuxième défaite, le constat du manager est implacable : « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
« Je suis déçu de notre engagement, de notre réactivité, de notre vigilance »
Il faut croire que la sortie de route sur le synthétique de Paris La Défense Arena n’était pas un accident puisque même prévenus, les Bordelais sont une nouvelle fois passés complètement au travers de leur première période à Jean-Bouin (18-0 à la pause). Dominés en mêlée, dans les rucks et le jeu aérien, ils ont subi la pression parisienne tout au long du premier acte durant lequel ils ont encaissé deux essais signés Ward (14e) et Daquwaqa (31e). Leur indiscipline ne les a pas aidés à sortir de leur camp. Ils ont même joué à 14 durant dix minutes suite au carton jaune de Poirot (31e). Si le retard concédé à la mi-temps était moins important que celui affiché au Racing, le score aurait pu être bien plus lourd puisque le Stade Français s’est vu refuser deux essais à la vidéo (Daquwaqa, 5e et Vili, 38e) et Carbonel avait laissé six points au pied.
« Je suis déçu de notre engagement, de notre réactivité, de notre vigilance tout simplement », lâchait Yannick Bru après le match. « On perd le coup d’envoi, on concède, je pense, une petite dizaine de pénalités en première mi-temps, on est battus au sol, on fait des fautes de main inhabituelles, donc tout ça traduit un manque de concentration. Je dis souvent qu’on gagne ensemble, qu’on rigole ensemble et qu’on perd ensemble, donc il faut analyser tout ça ensemble. »
« Ça me préoccupe »
Comme quinze jours plus tôt, une réaction a bien eu lieu au retour des vestiaires avec un essai de Woki suite à un ballon porté (18-7, 42e). Les Bordelais ont enfin apporté du danger dans le camp parisien. Mais ils n’ont pas su concrétiser à l’image de Mousques, rattrapé devant la ligne (54e), ou de la passe de Page-Relo interceptée alors que Bielle-Biarrey avait un boulevard devant lui (59e). Sur une chistera dans ses 22 mètres, Page-Relo offrait même le troisième essai à Gabrillagues (28-7, 67e) et les Girondins n’avaient plus rien à espérer de ce deuxième déplacement.
Alors qu’elle avait à cœur d’affirmer ses ambitions loin de ses bases, l’UBB reste au point mort à l’extérieur. La prise de conscience devra vite arriver sous peine de voir les concurrents prendre le large. S’il n’y a pas encore d’inquiétude à ce stade, « ça me préoccupe », glisse Yannick Bru, qui reconnaît un problème d’ordre psychologique. « C’est certain que quand on est battus comme ça au sol, qu’on est aussi faibles dans la discipline, qu’on est battus aussi dans les duels aériens, ce sont trop de marqueurs rouges qui montrent que la partie mentale n’est pas là ». À l’extérieur, les Bordelais vont vraiment vite devoir basculer et apprendre à se faire mal.
Les notes
4/10 Palu, Hutteau, Woki, Jalibert, Van Rensburg, Depoortere, Bielle-Biarrey, Mousques
3/10 Poirot, Lamothe, Sadie, Cazeaux, Vergnes, Bochaton, Rayasi