Sacha n’avait jamais eu la chance de rencontrer Mickey auparavant. Hospitalisé depuis plus de trois semaines à l’hôpital La Timone pour une encéphalite rare, l’enfant de 4 ans, originaire du Vaucluse, a vu son quotidien rythmé par les soins, les examens et l’attente.
Minnie est allée à la rencontre de Tiago, hospitalisé depuis trois jours pour une maladie auto-immune, offrant câlins, autographes et photos dans sa chambre à La Timone. / PHOTO R.S.
Alors pour lui, la venue du « vrai Mickey » au sein de l’hôpital, ce vendredi 26 septembre, est un moment suspendu.
Tout en retenu, Sacha murmure à la souris aux grandes oreilles le nom de ses personnages préférés. Pour la photo, Mickey devra en revanche repasser : la timidité l’emporte. « C’est un peu impressionnant pour lui mais c’est vraiment une organisation exceptionnelle », commente son papa, Marc.
La Timone transformée en royaume de sourires
Il faut que dire que ce vendredi 26 septembre, le 14e étage du service pédiatrique de La Timone s’est transformé en un royaume de sourires. Grâce à l’alliance de Disneyland Paris, de l’association CéKeDuBonheur et des équipes soignantes, une soixantaine d’enfants hospitalisés ont vu leur routine bousculée par un après-midi hors norme : ateliers de peinture, séances de maquillage, et surtout, visite surprise de Mickey et Minnie, venus semer un peu de magie dans les chambres et les salles de jeu.
Mickey et Minnie ont illuminé la journée d’une soixantaine d’enfants hospitalisés à La Timone, grâce à une opération solidaire portée par Disneyland Paris et ses Disney VoluntEARS. /PHOTO E.P.
Des éclats de rire comme une bouffée d’air pur. Pour Marc, ces instants de joie sont bien plus que de simples distractions : » Ça remonte le moral à tout le monde. La semaine dernière, les clowns de l’hôpital nous avaient déjà apporté un peu de lumière… Mais aujourd’hui, avec Mickey et Minnie, c’est vraiment exceptionnel. «
Une rencontre qui tombe à pic. Après trois semaines d’hospitalisation, Sacha voit enfin le bout du tunnel. « Lundi, il sera transféré à l’hôpital Sainte-Marguerite pour entamer une rééducation : réapprendre à marcher, à tenir un stylo, à parler… »
Dans ce contexte, ce moment de magie prend une dimension particulière. « Ce bonheur-là, c’est du carburant pour affronter la suite ».
Autour d’eux, les réactions des autres enfants -entre timidité, émerveillement et rires- semblent confirmer l’effet presque thérapeutique de ces visites.
« L’apport est immense »
Dans la chambre de Tiago, hospitalisé depuis trois jours pour une maladie auto-immune, Minnie a fait une entrée remarquée. Autographes, câlins, échanges de bisous et photos souvenirs. La maman se prête aussi au jeu. « Ce n’est pas tous les jours qu’on voit Minnie », s’amuse-t-elle.
Sacha, 4 ans, hospitalisé depuis trois semaines, a vu son quotidien transformé par la rencontre avec Mickey, venu jusqu’à sa chambre à La Timone. / PHOTO R.S.
Dans la salle d’activités, Juliette et Patricia, éducatrices de jeunes enfants, observent les enfants plongés dans leurs pinceaux, encouragés par Mickey et Minnie : « C’est un moment de répit, cela leur permet d’oublier un peu leur maladie. Parfois, ils oublient même leur souffrance, et juste ça, c’est déjà une victoire. »
Même constat pour Marie Prévot, directrice adjointe du groupement hospitalier de la Timone : « Nous travaillons main dans la main avec les éducatrices jeunes enfants pour concevoir des programmes adaptés à chaque enfant, en tenant compte de leur santé et de leurs capacités. L’apport est immense : cela leur permet de penser à autre chose, de se retrouver entre eux et de sortir de leur quotidien. »
40 000 enfants accompagnés
Et derrière chaque atelier, chaque éclat de rire, chaque photo souvenir, il y a l’engagement discret mais indispensable des Disney VoluntEARS. Ces salariés bénévoles de Disneyland Paris qui donnent de leur temps pour accompagner les enfants.
Ce vendredi, ils étaient présents pour animer les différents ateliers et accompagner les différents personnages. « Leur engagement est essentiel, souligne Éric Pires Augère, coordinateur du pôle philanthropie pour Disneyland Paris. Ils viennent sur leur journée de congé, et ce qu’ils reçoivent en retour de la part des enfants est inestimable. »
Un engagement qui ne date pas d’hier. Depuis 1991, ce sont plus de 40 000 enfants, dans les hôpitaux de France et des pays frontaliers, qui ont vu leur quotidien éclairé par ces visites.
L’interview d’Éric Pires Augère, coordinateur du pôle philanthropie de Disneyland Paris
Depuis quand Disneyland Paris mène-t-il ces actions en milieu hospitalier ?
Le programme a été lancé en 1991, un an avant l’ouverture du parc. À l’époque, il n’était pas possible d’accueillir du public sur site, alors nous avons choisi d’aller à la rencontre des enfants hospitalisés. L’objectif reste le même aujourd’hui : apporter un peu de magie Disney dans des moments difficiles, permettre à ces enfants de redevenir, le temps d’une visite, des enfants comme les autres.
Comment préparez-vous ce type de visites?
Nous planifions un calendrier à l’année, en fonction des saisons et des fêtes. À Noël, nous décorons des sapins avec eux, au carnaval nous organisons des défilés festifs, et à Halloween les enfants sculptent des citrouilles avec Mickey et Minnie. L’idée est d’apporter de la joie et de la couleur dans les services de pédiatrie.
Dans le service pédiatrique de La Timone, rires, ateliers et câlins ont rythmé l’après-midi magique offert par Disneyland Paris et l’association CéKeDuBonheur. / PHOTO R.S.
Quels personnages participent à ces visites ?
Mickey et Minnie sont très souvent présents, mais en fonction des moments, d’autres personnages les rejoignent. À Noël, il n’est pas rare de voir Anna, Elsa ou Olaf, par exemple.
Au-delà des visites à l’hôpital, quelles autres initiatives portez-vous ?
Nous travaillons avec des associations comme Tout le monde contre le cancer. Récemment, nous avons accueilli 500 enfants venus de 18 hôpitaux français. Nous réalisons aussi chaque année environ 1 200 rêves d’enfants atteints de pathologies graves, en lien avec Petits Princes, Rêves ou Make-A-Wish. Quand le souhait est lié à Disney, l’enfant et sa famille sont invités pour un séjour de trois jours au parc.
Avec plus de 30 ans d’expérience, qu’avez-vous constaté ?
Les hôpitaux ont beaucoup évolué. Dans les années 1990, les services pédiatriques étaient très blancs, aseptisés. Aujourd’hui, ils sont colorés et animés, et de nombreuses associations interviennent. Nous avons été parmi les premiers à initier ce mouvement, inspiré des États-Unis. Nous restons convaincus que la magie a le pouvoir d’adoucir l’épreuve de l’hospitalisation.