À Marseille, la sénatrice écologiste Anne Souyris est venue visiter l’établissement pénitentiaire pour mineurs de La Valentine, dans le XIe arrondissement. Une prison sous le feu des critiques après un rapport publié cet été par la contrôleure générale qui dénonce des conditions indignes de détention.

Avec notre correspondante à Marseille, Eliza Amouret

Il est 10 heures du matin quand Anne Souyris, sénatrice de Paris, se présente à l’improviste aux grilles de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Marseille-La Valentine. Elle exerce son droit de visite parlementaire : « On va regarder ce qui se passe. J’ai des gros doutes vu l’état de ce que j’ai lu, je ne vois pas comment ça peut s’améliorer sans fermeture complète pour tout refaire », explique la sénatrice.

Dans cet établissement, 38 garçons de 13 à 18 ans sont enfermés pour purger des peines de prison ou dans l’attente de leur jugement. Accompagnée par le directeur adjoint qui souhaite rester anonyme, Anne Souyris rencontre certains détenus dans leurs cellules.

« Il faut que ça ferme. Regardez, ce n’est pas propre. On n’a pas de grosses couvertures », raconte ce jeune détenu qui souhaite garder l’anonymat. Dans sa cellule, la peinture est décrépie, les murs remplis de graffitis et les toilettes ne sont pas nettoyées.

À lire aussiFrance: une prison pour mineurs de Marseille menacée de fermeture, après la découverte de pratiques «dégradantes»

Des moyens insuffisants

Suite au rapport de la contrôleure générale, des travaux ont commencé dans certains quartiers de la prison. Nouvelle résine au sol, des sanitaires neufs et peinture fraîche. « Il est évident que le rapport a enclenché des actions et l’attribution de moyens supplémentaires », explique le directeur adjoint de l’établissement pénitentiaire.

Mais pour Anne Souyris, les travaux ne suffiront pas. Elle pointe également du doigt le manque d’activités scolaires et le manque de personnel. À l’EPM de La Valentine, il manque 20 % du personnel pénitentiaire.

À lire aussiSurpopulation carcérale : la France au bord de l’implosion