INTERNATIONAL – Un Britannique pour diriger l’enclave palestinienne ? L’ancien Premier ministre Tony Blair pourrait jouer un rôle de premier plan au sein d’une future autorité de transition à Gaza, instituée dans le cadre du plan de paix des États-Unis, ont rapporté ce vendredi 26 septembre plusieurs médias britanniques.
D’après eux, le politicien travailliste, qui a dirigé le Royaume-Uni entre 1997 et 2007, a participé à des discussions avec l’administration Trump et d’autres responsables sur l’avenir du territoire palestinien après la guerre. Des articles parus dans plusieurs médias outre-Manche, du Financial Times à la BBC, indiquent désormais que Tony Blair pourrait diriger cette future entité avec le soutien de l’ONU et des pays du Golfe.
Selon The Guardian et The Economist, cet organe appelé « Autorité internationale de transition à Gaza » demanderait un mandat de l’ONU pour être reconnu comme « l’autorité politique et juridique suprême » pendant cinq ans, avant de transférer le contrôle aux Palestiniens. La BBC indique pour sa part que cette entité serait dans un premier temps basée en Égypte, proche de la frontière avec Gaza, avant d’être déplacée dans l’enclave quand les conditions de sécurité seraient réunies.
Ce projet, qui a le soutien de la Maison Blanche d’après la presse britannique, a en tout cas convaincu Yossi Cohen, ex-chef du Mossad interrogé vendredi sur la radio de la BBC. Il a dit qu’il « adorait » l’idée, décrivant Tony Blair comme une « personne formidable ».
Tony Blair n’a pas souhaité commenter les rumeurs
La piste d’une autorité de transition est ressortie dans plusieurs médias israéliens dont le Haaretz et le Times of Israël. Tous deux affirment que cette entité internationale s’inspire des administrations qui ont supervisé l’indépendance du Timor oriental ou du Kosovo, leur permettant de devenir des États à part entière. D’après le Guardian, l’objectif final serait « l’unification totale de tout le territoire palestinien sous l’Autorité palestinienne ».
C’est Tony Blair lui-même, très impliqué comme médiateur pour la paix au Proche-Orient de 2007 à 2015, qui a demandé à faire partie du conseil de surveillance de l’autorité de transition, écrit le Financial Times dans son article. De son côté, la fondation de Tony Blair, le Tony Blair Institute for Global Change, n’a pas souhaité commenter ces affirmations auprès de l’AFP.
Une source proche de l’ancien Premier ministre a confirmé qu’il travaillait sur un projet visant à mettre fin au conflit. Elle a toutefois indiqué à l’AFP que l’ex-dirigeant ne soutiendrait aucune proposition visant à déplacer définitivement les Gazaouis, et que toute autorité de transition transférerait à terme le pouvoir à l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah en Cisjordanie.
Le bilan de Tony Blair au Proche-Orient est très loin d’être immaculé. En 2003, le travailliste avait engagé le Royaume-Uni dans la guerre en Irak derrière les États-Unis, une décision vivement critiquée dans son pays. Une commission d’enquête indépendante avait conclu en 2016 qu’il avait lui aussi délibérément exagéré la menace posée par le régime irakien.
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