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Marius Druart (avec AFP)

Publié le 26 septembre 2025 à 17h46

, mis à jour le 26 septembre 2025 à 18h46

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Le commissaire européen chargé de la Défense et de l’Espace, le Lituanien Andrius Kubilius (à droite), et le ministre finlandais de la Défense, Antti Haekkaenen, assistant à la conférence de presse au ministère de la défense à Helsinki, le 26 septembre 2025.

Le commissaire européen chargé de la Défense et de l’Espace, le Lituanien Andrius Kubilius (à droite), et le ministre finlandais de la Défense, Antti Haekkaenen, assistant à la conférence de presse au ministère de la défense à Helsinki, le 26 septembre 2025. MARKKU ULANDER / AFP

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Un « mur » pour se protéger, désormais considéré comme une « priorité », selon le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius. Face à la menace russe, c’est l’idée que veut développer l’Union européenne pour se défendre contre les incursions de drones qui se multiplient depuis plusieurs semaines.

Dix pays de l’UE, géographiquement proches de la Russie, ont débattu pour la première fois ce vendredi 26 septembre des propositions visant à ériger un « mur » de défenses anti-drones pour le bloc européen, élaborées à la hâte après plusieurs incursions aériennes de la Russie.

Le mois de septembre a en effet été marqué par une accentuation de la pression russe au sein de l’UE. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, 19 drones russes ont été abattus en Pologne après avoir volé illégalement dans l’espace aérien polonais. Puis ce fut au tour de la Roumanie d’être testée par Moscou, avec le survol d’un drone le 13 septembre. L’Estonie a également été concernée lorsque trois avions militaires russes ont volé pendant douze minutes dans son espace aérien le 19 septembre. Et depuis une semaine, c’est le Danemark qui subit des incursions répétées de drones, forçant la fermeture de plusieurs de ses aéroports.

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En réponse à cette pression, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué l’idée d’un « mur de drones » européen, comme « le fondement d’une défense crédible. » Elle a plaidé en faveur d’une « capacité européenne développée, déployée et entretenue conjointement, réactive en temps réel. »

• Quelle forme pourrait prendre ce « mur » ?

Les détails sur ce « mur » sont encore très flous. Une idée déjà évoquée début septembre par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Selon les responsables européens sollicités sur la question par l’AFP, les premières étapes devraient probablement consister à déployer davantage de « capteurs », terrestres ou par satellites. L’objectif est de pouvoir détecter les drones, d’ordinaire plus compliqué à localiser que des avions, du fait de leur petite taille. Viendra ensuite la mise en œuvre de capacités d’interception, plus lourde et plus coûteuse.

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« Nous sommes prêts à partager notre expérience en matière d’interception de drones russes avec l’UE, l’Otan et les pays voisins », a assuré ce vendredi Denys Chmygal, ministre ukrainien de la Défense, qui participait à la réunion ce vendredi. L’Ukraine doit intercepter chaque nuit ou presque des centaines de drones lancées par la Russie sur son territoire. Elle est l’un des très rares pays européens à fabriquer des drones anti-drones, beaucoup plus économiques que les missiles ou les avions de chasse lancés par l’Otan contre les drones russes récemment entrés en Pologne.

• Quels pays pourraient être concernés ?

Les pays qui ont participé à la discussion sur le sujet ce vendredi sont tous des pays limitrophes de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine, sur le flanc est de l’Europe soit : la Pologne, les trois pays Baltes, la Roumanie, la Slovaquie, la Finlande, la Hongrie, la Bulgarie, ainsi que l’Ukraine, également invitée. Il s’agit très probablement des pays les plus intéressés par cette initiative.

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• Quelle est la position de la France ?

Si Emmanuel Macron n’a pas encore évoqué la position de la France concernant cette volonté de mettre en place un mur de défense pour contrer des drones russes, il a d’ores et déjà affirmé son soutien au Danemark après les multiples incursions dans son ciel. Il s’est dit prêt à ce que la France « contribue à la sécurité de l’espace aérien danois ».

Le président français a aussi soutenu les pays européens qui ont fait face aux incursions de drones russes, en mobilisant en particulier trois avions Rafale lorsque le ciel polonais a été violé.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent discuter de cette idée de « mur anti-drones » mercredi 1ᵉʳ octobre lors d’une réunion informelle à Copenhague.

Par 
Marius Druart (avec AFP)