Par
Inès Cussac
Publié le
28 sept. 2025 à 7h36
Depuis qu’elle a fait ses études à Tolbiac, Annah Bikouloulou a du mal à raccrocher avec le militantisme. La jeune femme de 27 ans continue à prendre sa part dans les luttes écoféministes et antiracistes. Ancienne secrétaire nationale des Jeunes écologistes, ex collaboratrice de la députée de la 9e circonscription de Paris, Sandrine Rousseau (EELV), et désormais engagée aux côtés de David Belliard à la conquête de l’Hôtel de Ville (EELV), elle veut montrer que les jeunes continuent à se mobiliser pour faire face à l’urgence écologique. Six ans après la « Marche du siècle » pour le climat, une « Marche des résistances » est organisée à Paris et dans 63 autres villes de France, dimanche 28 septembre 2025. Elle se tiendra dans le cadre de l’appel lancé à travers le monde, baptisé « Draw the line » à l’approche de la COP30 au Brésil.
Convergence des luttes
Entre les guerres et les conflits commerciaux à l’international ou encore la paralysie gouvernementale à l’échelle de l’Hexagone, la situation climatique semble aujourd’hui reléguée au second plan. D’autant plus chez les jeunes, parfois épris d’un sentiment de résignation à force de prêcher dans le désert. Est-ce que la manifestation sera suivie dimanche ? « C’est toute la question », réfléchit Annah Bikouloulou. Si elle se dit tout de même « confiante », au vu des derniers mois de mobilisation contre la loi Duplomb ou le 10 septembre notamment, la militante remarque aussi certaines évolutions.
Dans les médias par exemple, l’information « n’a pas été énormément reprise. Dans le milieu militant par contre, ça a énormément tourné », témoigne-t-elle. « Il y a un travail de convergence des luttes fait par les organisateurs. Comme avec Ghett’up [association qui accompagne les jeunes de quartiers populaires, ndlr] par exemple. Tout le monde s’est installé autour d’une table pour créer un mouvement. Avec un noyau assez large, hyperproductif, ça va grossir le nombre [de manifestants] et montrer aussi qu’il y a une écoute pour sortir de l’entre-soi de Blancs bourgeois. L’écologie est un combat intersectionnel », souligne Annah Bikouloulou. « On ne peut pas faire d’écologie sans justice sociale », répète-t-elle par ailleurs.
Une mobilisation tous les jours
Selon la diplômée en Histoire et en Science politique à Paris 1, les mouvements de mobilisation ne se font plus dans la rue uniquement. Au-delà de la manifestation institutionnalisée, il y a aussi tout ce qu’il se passe en ligne comme avec la pétition « Non à la loi Duplomb », lancée au cœur de l’été par une étudiante et ayant dépassé les 2 millions de signatures. « À la fin ça ne change rien et ça montre une faille démocratique », glisse Annah Bikouloulou pas démoralisée pour autant. « Cela montre aussi que tous les jours, des centaines et des milliers de personnes sont mobilisées en ligne, sur les réseaux », voit celle qui est aussi candidate pour les élections municipales de 2026 dans liste de David Belliard, afin d’être chargée des relations avec la société civile et des mobilisations citoyennes.
Pour l’instant le tracé de la marche de dimanche n’est pas encore validé par la préfecture mais il devrait partir de la gare du Nord à 14h30. Opposition à la loi Duplomb et soutien aux Gazaouis seront notamment les mots d’ordre de cette mobilisation aux multiples revendications illustrées par le slogan : « Climat, justice, libertés ». « On unit nos forces avec des milliers de personnes à travers la planète pour montrer qu’un autre monde est possible, dans le cadre de la mobilisation Draw the line », soulignent les organisateurs qui veulent faire entendre leur voix pour « cette première étape avant la COP30 », qui se tiendra du 10 au 20 novembre à Belém, au Brésil.
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