La journaliste et critique de cinéma russe Ekaterina Barabach avait exprimé son opposition à l’«opération spéciale» menée par Vladimir Poutine en Ukraine depuis février 2022.

La journaliste et critique de cinéma russe Ekaterina Barabach, assignée à résidence dans le cadre d’une enquête pour diffusion de «fausses informations» sur l’armée russe, est présumée en fuite et a été placée sur la liste des personnes recherchées, a annoncé lundi le service pénitentiaire de Moscou.

La Russie est engagée dans une campagne de répression des détracteurs de Vladimir Poutine, en particulier ceux dénonçant l’assaut russe contre l’Ukraine, lancé il y a plus de trois ans. De nombreux journalistes ont été arrêtés et mis en prison pour avoir exprimé leur opposition au conflit.

Le 13 avril, les agents du Service pénitentiaire fédéral russe ont constaté, grâce à un système de surveillance électronique, «une violation de la mesure de sûreté sous forme d’assignation à résidence» par Mme Barabach, indique l’agence d’État TASS.

À leur arrivée au domicile de la journaliste, les agents des services fédéraux ne l’ont pas trouvée, d’après la même source. «L’accusée a été déclarée recherchée», a indiqué la Direction générale du service pénitentiaire fédéral, citée par TASS.

Une peine pouvant atteindre 10 ans de prison

Fin février, juste après son arrestation, un tribunal de Moscou avait ordonné l’assignation à résidence de cette journaliste née à Kharkiv sous l’URSS (en Ukraine actuelle), accusée de «diffusion publique de fausses informations sur l’armée russe».

«Alors, bande de salauds, vous avez bombardé (l’Ukraine), rasé des villes entières, tué une centaine d’enfants, abattu des gens pacifiques, maintenu Marioupol sous blocus, privé des millions de personnes d’une vie normale, forcées de partir à l’étranger ?», avait-elle indiqué dans une publication citée par le média indépendant Meduza, exprimant alors son opposition à l’offensive de la Russie menée chez son voisin ukrainien depuis février 2022.

Si elle est reconnue coupable, Ekaterina Barabach risque jusqu’à dix ans de prison. D’après le tribunal, elle avait «pleinement reconnu sa culpabilité» lors d’un interrogatoire suivant sa détention, avant d’être assignée à résidence.

Les autorités russes multiplient depuis 2022 les arrestations pour «espionnage», «trahison», «sabotage», «extrémisme», ou encore «discrédit de l’armée», avec souvent de très lourdes peines de prison à la clé.