L’Union étudiante demande des « moyens humains et financiers » pour « lutter » contre les « discriminations » dans l’enseignement supérieur, après l’ouverture d’une procédure disciplinaire à la Sorbonne contre un étudiant soupçonné d’antisémitisme.
Le 20 septembre, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a annoncé avoir engagé une « procédure disciplinaire » contre un étudiant soupçonné d’avoir exclu plusieurs étudiants d’un groupe de discussion en ligne « en raison de leur supposé sionisme » ou de leur « prétendue appartenance religieuse ».
Dans une affaire distincte, la Sorbonne a annoncé cette semaine avoir pris connaissance de « propos très graves, injurieux et antisémites publiés sur des groupes WhatsApp d’étudiants », des éléments qu’elle entend transmettre à la justice.
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« Il est impossible de lutter efficacement contre tous les racismes et les discriminations dans l’enseignement supérieur sans moyens humains et financiers permettant de mener cette lutte », déclare l’Union étudiante dans un communiqué publié samedi.
« Les établissements, aujourd’hui en déficit à cause des coupes budgétaires des gouvernements macronistes successifs, font le choix de réaliser des économies en réduisant les moyens alloués à la lutte contre les discriminations », affirme le syndicat étudiant.
Il demande « un investissement massif dans l’enseignement supérieur » pour permettre « d’allouer des moyens humains et financiers aux missions égalité » et « la mise en place de vice-présidences chargées de la lutte contre les discriminations dans toutes les universités ».
Jeudi, le ministre démissionnaire chargé de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a réuni les recteurs et les présidents d’universités pour faire le point sur la situation, et il rencontrera prochainement l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Dans un message publié sur le réseau social X après cette rencontre, le ministre a assuré que les présidents d’université pouvaient « compter sur les services de l’État pour leur apporter tout le soutien nécessaire » et mettre à leur disposition des « outils pour faire sanctionner les responsables d’actes antisémites ».
« Ces outils seront encore renforcés dans les prochaines semaines grâce à la pleine entrée en vigueur de la loi relative à la lutte contre l’antisémitisme à l’université », a-t-il rappelé.
Promulguée fin juillet, cette loi prévoit des mesures de sensibilisation, des sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation, au sein de chaque établissement, d’un « référent » dédié.
« Les présidentes et les présidents d’université n’ont pas la main qui tremble. Ils continueront à prendre toutes les mesures disciplinaires et à signaler les situations au procureur de la République dès que nécessaire », a affirmé vendredi France Universités, qui rassemble les dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur, dans un communiqué.