Après la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre et la journée intersyndicale du 18 , c’est désormais au tour des agriculteurs de faire entendre leurs revendications. Ce vendredi 26 septembre, ils se mobiliseront partout en France, à l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), pour dénoncer une concurrence internationale qu’ils jugent déloyale et des réglementations de « plus en plus complexes ».

Pour une uniformité de la législation européenne

En Meurthe-et-Moselle, l’action menée prendra la forme de rassemblements sur les bords de l’autoroute et sur les ronds-points, comme l’explique Jérémy Jenneson, président de FDSEA 54. « On ne fera pas une grande manifestation à Nancy, mais plusieurs rassemblements à Ville-en-Vermois, Lesménils et Moncel-lès-Lunéville. Le but n’est pas de bloquer la circulation, mais d’être visibles, avec des feux de palettes, par exemple. Le début de la mobilisation devrait commencer vers 19 h. »

Selon Jérémy Jenneson, il devient urgent de protéger la profession des conséquences négatives de la mondialisation et une uniformité de la législation au niveau européen. « Nous ne sommes pas contre les échanges internationaux, mais il faut que les règles soient les mêmes pour tout le monde », insiste celui qui préside aussi la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. « Nous ne comprenons pas qu’on puisse vendre en France des œufs venant de pays d’Europe de l’Est qui ne respectent pas les normes, alors qu’on pointe du doigt les élevages XXL. Et quand l’Union européenne impose des taxes sur les engrais pour sanctionner la Russie, c’est nous qui en payons le prix. Nous voulons remettre l’agriculture au cœur des politiques publiques et de la Politique agricole commune. Au cœur de l’automne, nous devrions mener une nouvelle action sur le sujet de la PAC pour laquelle nous allons entrer en négociation. »

Le responsable syndical regrette le manque de visibilité du monde agricole français dans une période d’instabilité politique marquée par un climat de défiance. « On fait une récolte par an et dans la même année, on compte quatre gouvernements différents. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir une vision claire sur la politique qui sera menée. »

La Confédération paysanne se démarque

De son côté, la Confédération paysanne, qui souhaite se démarquer de la FNSEA et des JA, en « dénonçant une imposture savamment orchestrée par les dirigeants des deux syndicats », appelle les agriculteurs à aller manifester en tracteur le 14 octobre à Paris, avec l’objectif de « stopper l’accord UE-Mercosur et tous les autres accords de libre-échange ». Le troisième syndicat agricole en France reproche à la FNSEA aux JA « d’exiger d’un côté la protection de notre agriculture tout en revendiquant, de l’autre, des mesures accélérant la course à la compétitivité sur les marchés mondiaux telles que la ré-autorisation de pesticides interdits ».