Sur la place d’Armes du Mucem, se dresse un échafaudage, stigmate d’un chantier en cours ou de coulisses d’un spectacle qui est terminé ou se prépare. Le vent souffle dans les baffles. Puis, les notes dissonantes d’une trompette résonnent dans la nuit, avant que, depuis un mégaphone, quelqu’un ne donne le coup d’envoi d’une construction, d’une installation, d’un spectacle… qui ne verra jamais le jour. Car, pendant l’heure de représentation, Derniers Feux, qui démarre par des pétards et artifices, ressemble à un ballet incessant d’ouvriers-artistes en combinaison noire ou blanche qui se croisent, dansent, sautillent, s’agitent et jouent même de la musique.

Le spectacle perd en cours de route plusieurs de ses spectateurs

Sans temps mort, ils transportent des plaques en carton géantes qu’ils déplacent des façades du bâtiment Georges Rivière au sol, de grandes lettres qui, au gré de leurs pérégrinations, viennent former des mots fugaces tels que « désire » et « derniers », ou encore des lattes en bois dont certaines sont surmontées de pulls colorés qu’ils font voler au-dessus du public comme des fantômes. Le noir et blanc se parent au fur et à mesure de touches chromatiques. Seul moment dans…