Lundi, Donald Trump tentera de convaincre son allié israélien que son plan (encore flou) élaboré pour mettre un terme à la guerre et la bonne solution pour Gaza.

SAUL LOEB / AFP

Lundi, Donald Trump tentera de convaincre son allié israélien que son plan (encore flou) élaboré pour mettre un terme à la guerre et la bonne solution pour Gaza.

INTERNATIONAL – Les prochaines heures s’annoncent chargées pour le président américain. En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Donald Trump avait laissé entendre qu’il avait présenté un nouveau plan de paix pour Gaza aux dirigeants arabes et musulmans. Un plan qui semble se confirmer ce dimanche 28 septembre, à la veille d’une rencontre attendue entre le chef d’État américain et son homologue israélien à la Maison Blanche lundi, où le sujet devrait être au cœur des discussions.

Comme le dévoile ce dimanche le Washington Post, qui a obtenu une copie vérifiée du document d’un peu plus de trois pages, un plan américain en 21 points existe bel et bien pour tenter de mettre fin au conflit dans la bande de Gaza.

Ce plan commence par évoquer une cessation immédiate de toutes les activités militaires, puis un gel des « lignes de bataille » et la libération des otages (ceux encore vivants plus les dépouilles de ceux présumés morts) dans un temps imparti de 48 heures. En échange, des milliers de prisonniers palestiniens devraient également être libérés. Ensuite, des mesures seraient mises en place pour les membres du Hamas. Il serait ainsi permis à ses membres d’obtenir des points d’accès sécurisés pour quitter Gaza s’ils le souhaitent. Par ailleurs, le Washington Post évoque la possibilité d’amnistie qui serait offerte aux militants « qui s’engagent à une coexistence pacifique ».

L’avenir pour Gaza, selon Trump

Dans le même temps, tout l’armement offensif du mouvement islamiste palestinien serait détruit. Selon les citations exactes rapportées, la proposition stipule que dès acceptation de l’accord, « une aide complète sera immédiatement envoyée dans la bande de Gaza incluant la réhabilitation des infrastructures (eau, électricité, assainissement), la réhabilitation des hôpitaux et des boulangeries, (et) l’entrée du matériel nécessaire pour déblayer les décombres et ouvrir les routes ».

Selon le déroulé, « l’entrée et la distribution de l’aide » devront avoir lieu sans interférence des deux parties, mais sous l’égide de l’ONU, de ses agences et d’autres institutions internationales considérées comme neutres dans le conflit. D’après ce plan, une « gouvernance transitoire temporaire » composée de « Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux » pour gérer les services publics quotidiens à Gaza sera alors mise en place. Un organe directeur qui serait toutefois supervisé par un « nouvel organisme international » créé par les États-Unis. Du côté de l’Autorité palestinienne, elle est appelée à entreprendre des réformes internes, jusqu’à ce qu’elle soit jugée capable de prendre le contrôle de Gaza.

Enfin, les États-Unis seraient chargés « avec leurs partenaires arabes et internationaux » d’établir une « force internationale de stabilisation temporaire immédiatement déployée » pour superviser la sécurité à Gaza. Tandis qu’Israël devra restituer « progressivement le territoire de Gaza » occupé, précise le document. À l’issue du plan, Israël est également appelée à se retirer complètement, à l’exception d’une « présence périphérique », qui n’est toutefois pas définie par ce texte.

Lundi décisif ?

Mais à ce stade, ce plan reste encore flou pour de nombreuses raisons. Le média américain souligne par exemple que le document ne précise pas si une partie des points de ce plan ont déjà été mis en œuvre et à quelle vitesse les mesures seraient appliquées. Rien n’indique non plus qui se chargera des travaux et qui les financera. Mais en creux, c’est surtout l’imminence (ou non) d’un cessez-le-feu à Gaza qui reste au cœur de l’équation pour mettre ce plan à exécution. Si Israël l’accepte.

La rencontre de lundi à Washington entre le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu risque donc d’être décisive. « Je pense que nous avons peut-être un accord sur Gaza. Nous en sommes très proches. … Je pense que c’est un accord qui permettra de récupérer les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre », affirmait vendredi le chef d’État américain.

Reste à convaincre le dirigeant israélien. Ce sera tout l’enjeu de cette rencontre. Mais le flou persiste aussi sur l’accès à ce plan par les différentes parties. Que ce soit Israël ou le Hamas. À ce sujet, un haut responsable israélien indiquait vendredi que les dirigeants israéliens devaient encore examiner le plan avant la rencontre de lundi.

Côté Hamas, c’est encore plus compliqué. Car samedi, le journal israélien Haaretz indiquait que le Hamas était prêt à accepter de rendre tous les otages, comme le souligne Libération. Quelques heures plus tard, l’organisation terroriste démentait cette affirmation en soulignant le besoin d’obtenir les détails du plan en 21 points de Donald Trump avant de pouvoir l’accepter. En ajoutant comme condition la fin des combats et le retrait d’Israël de l’enclave palestinienne. Ce dimanche, le Washington Post ajoute que le Hamas n’a toujours pas obtenu de copie du document selon des responsables régionaux.

Malgré tout, Donald Trump a exprimé ce dimanche sur son réseau social sa totale confiance dans la réalisation du projet en écrivant : « Nous avons une réelle chance de réussir au Moyen-Orient. Nous sommes tous prêts à accomplir une grande chose, une première. Nous y parviendrons ! »