La fin du procès de l’affaire de la « sextape » à la mairie de Saint-Étienne était initialement prévue vendredi. Puis, les retards s’accumulant, ce lundi 29 septembre. Finalement, ce sera plutôt mardi que prendra fin l’examen de cette affaire dans laquelle le maire de droite Gaël Perdriau est soupçonné d’avoir piégé un rival politique via un chantage à la vidéo intime.

Dès le premier jour, lundi 22 septembre, il a semblé évident que le planning initial était difficile à tenir. Parce que les sept prévenus s’avèrent très bavards, parce que les avocats posent beaucoup de questions, parce que la présidente du tribunal, remarquable de précision, veut aller au bout des choses.

L’essentiel a déjà été dit

Alors que faut-il attendre de ces deux derniers jours, lundi et mardi ? Les avocats des parties civiles vont redire tout le désarroi qui a frappé leurs clients. Ceux des prévenus, le maire Gaël Perdriau et les responsables des associations mis en cause dans cette affaire, vont réaffirmer qu’il n’y a eu ni chantage, ni détournements de fonds. Bref, les confrontations d’arguments vont encore s’enchaîner… mais exprimées d’une autre manière que la semaine dernière.

Lundi, la procureure de la République s’expliquera sur l’implication des uns et des autres. Et devra avancer les éléments qu’elle estime probatoires. Car en matière pénale (et les avocats de Gaël Perdriau ne manqueront pas de le rappeler), c’est à l’accusation de fournir la preuve de la culpabilité, selon le sacro-saint principe de la présomption d’innocence qui bénéficie à la défense des mis en cause.

Une peine d’inéligibilité requise ?

La procureure va surtout requérir des peines comme le veut sa fonction. Sur ce point, le maire de Saint-Étienne est celui qui risque le plus dans cette affaire, puisqu’il encourt dix ans de prison, mais il pourrait aussi se retrouver inéligible et être dans l’incapacité de briguer un troisième mandat l’an prochain.

C’est aussi ce que tout le monde va écouter lors du réquisitoire : la procureure va-t-elle demander l’inéligibilité pour Gaël Perdriau ? Auquel cas celui-ci verrait son avenir politique sérieusement compromis… s’il est déclaré coupable, bien sûr, des faits qui lui sont reprochés.

« Comme je l’ai dit à ma femme il y a trois ans, si la moindre culpabilité était retenue contre moi, je démissionnerais de mes mandats dès le délibéré, quand bien même, je ferais appel » a déclaré le maire de Saint-Étienne vendredi à l’audience. L’autre élément très attendu sera la date à laquelle sera rendu le jugement.

Car, selon toute vraisemblance, les juges ne se prononceront pas le jour même mais mettront leur décision en délibéré. À quelle échéance ? Dans une semaine ? Dans un mois ? Dans trois mois ? La présidente du tribunal devrait annoncer la date de délibéré en toute fin de journée, mardi. Après les plaidoiries des avocats et celle de Pierre Gauttieri l’ex-chef de cabinet de Gaël Perdriau qui, sans avocat, prendra la parole lui-même pour sa défense.