Une centaine de personnes ont défilé ce dimanche soir à Bordeaux à l’appel du planning familial de la Gironde, pour la Journée mondiale du droit à l’avortement. L’organisation rappelle que, malgré les avancées, certaines inégalités et complications d’accès à l’IVG subsistent à l’échelle locale.
« Mon corps, mon choix, mon droit », c’est ce qu’on peut lire ce dimanche en début de soirée sur la banderole derrière laquelle défile le cortège entre la place des Quinconces et les quais bordelais, en réponse à l’appel du planning familial. Chaque 28 septembre, l’organisation rappelle que, malgré des avancées historiques dont son entrée dans la Constitution depuis mars 2024 en France, l’IVG reste un droit fondamental fragile.
Certaines inégalités et complications d’accès à l’avortement subsistent encore à l’échelle locale, « y compris dans le plus grand département de France qu’est la Gironde », souligne Annie Carraretto, co-présidente du planning familial, au mégaphone. « L’offre n’est pas la même selon si on habite à Bordeaux et sa métropole, ou au fin fond d’une zone rurale. Notamment dans le Médoc, où il n’y a pas de centre hospitalier public donc oui, on est régulièrement obligé d’intervenir concernant des femmes en difficulté. »
« On a déjà eu l’occasion d’accompagner des femmes en Espagne »
C’est donc pour alerter sur ces inégalités d’accès que les militants ont sorti les tambours, même si « on n’est pas assez nombreux et nombreuses », se désole Nina, bénévole au planning familial, qui aurait voulu voir plus de monde rejoindre le cortège.
Elle-même accompagne régulièrement des femmes en difficulté dans leur démarche d’IVG. « Y en a beaucoup qui, compte tenu des difficultés à prendre des rendez-vous selon le territoire, s’approchent dangereusement du délai ou le dépassent. On a déjà eu l’occasion d’accompagner des personnes en Espagne notamment, et ça reste fréquent. »
« Ce n’est pas à l’étranger qu’il faut aller, c’est ici »
Sakina, qui a eu recours à l’avortement il y a une trentaine d’années, a tenu elle-aussi a marcher pour continuer de sensibiliser. « Ce n’est pas à l’étranger qu’il faut aller, c’est ici. C’est bien parce que ça m’est arrivé qu’aujourd’hui, je n’oublie pas que j’ai pu avoir droit à cette pratique parce que je n’avais pas fait le choix, à 23 ans, d’être maman. Et ça, il faut absolument le préserver. »
Le préserver, voire élargir ses conditions demandent les manifestants. Compte tenu des inégalités qui subsistent, le planning familial appelle l’Etat a permettre l’avortement jusqu’à 22 semaines de grossesse, contre 14 actuellement.