« On ne manque pas de familles d’accueil, mais on en a toujours besoin. Et puis [l’événement] permet aussi de trouver des nouveaux bénévoles et de se faire connaître auprès des personnes déficientes visuelles de la région », explique Nathalie Becat de l’association des chiens guides Grand Sud-Ouest. Ce dimanche 28 septembre, le site de Mérignac ouvre ses portes pour la Journée nationale des chiens guides organisée par la Fédération française des associations de chiens guides (FFAC). L’objectif : sensibiliser au handicap visuel et mettre en lumière le travail de l’association, qui éduque les futurs chiens guides et les remet à leur nouveau maître.
Tous vêtus d’un tee-shirt bleu, les membres de l’association orientent les visiteurs vers les ateliers spécialement pensés pour recréer le quotidien des personnes malvoyantes. Dans la « chambre noire », les visiteurs avancent dans l’obscurité, la voix de l’animateur comme seul repère. Dans « Vis ma vie », ils se laissent guider par un accompagnateur, bandeau sur les yeux.
Ouvert aux familles… et aux familles d’accueil
« Ça fait longtemps que je voulais accueillir un chien, j’attendais d’être à la retraite », confie Anne Artemenko. L’ancienne bibliothécaire est venue avec Patrick, son mari, et Astuce, son golden retriever en formation. « On les accueille chez soi à 2 mois et, ensuite, ils vont à l’école vers 5-6 mois », explique la Saint-Médardaise. « Et à partir de 8-9 ans, les chiens partent à la retraite et font autre chose, comme rendre visite dans les hôpitaux », poursuit son mari. C’est la première fois que le couple fait famille d’accueil, et il l’avoue : ils ont peur de s’attacher.
Les visiteurs se prêtent au jeu pour s’immerger dans le quotidien des personnes atteintes de déficience visuelle.
M. B.
Isabelle ne partage pas cette crainte. L’Andernosienne, elle aussi ancienne bibliothécaire, est une habituée. Aliénor est la quatrième petite écolière qu’elle accueille chez elle. « C’est quand même prenant parce qu’au début, les chiots ont beaucoup d’énergie […], mais on a tous les avantages. L’association prend en charge les croquettes et le vétérinaire. » Pendant quatre ans, les familles d’accueil profitent donc de leur petit compagnon, avant de le transmettre à son nouveau maître.
« Je ne voulais pas de canne blanche »
Aline, malvoyante depuis ses 16 ans, a fait la rencontre d’Utah en avril dernier. Aujourd’hui, elle participe à la présentation des chiens guides remis dans l’année. « J’ai connu l’école [des chiens guides] en 1991. Je ne voulais pas de canne blanche. Et à l’époque, c’est mon neveu de 9 ans qui a vu une affiche ‘‘Offrez un chien guide à une personne malvoyante’’ dans une pharmacie. »
Grâce à son neveu, qui a réuni 30 000 francs de l’époque pendant l’été, et au soutien de la pharmacie et de l’église où se rendait sa famille, Aline a pu trouver un compagnon à quatre pattes. Avec ses proches, elle a déménagé de Paris à Mérignac pour se rapprocher de l’association. Elle fait désormais partie du conseil d’administration, et Sarah, sa fille de 17 ans, en est membre bénévole « depuis bébé ».