(Actualisé après dépouillement de la moitié des bulletins
environ)
par Dan Peleschuk
Le Parti d’action et de solidarité (PAS) au pouvoir en
Moldavie est arrivé en tête des élections législatives
organisées dimanche avec un score provisoire de 42% après
dépouillement de près de la moitié des bulletins de vote, selon
les résultats du scrutin compilés par la Commission électorale.
Le Bloc patriotique pro-russe est pour sa part crédité
de 30% des suffrages.
L’issue de ces élections s’annonce déterminante pour la
candidature de la Moldavie à l’Union européenne (UE) dans un
contexte marqué, selon les autorités, par une campagne russe
visant à influencer le scrutin.
En l’absence de majorité à la chambre de 101 sièges, des
tractations seraient susceptibles de perturber encore davantage
l’un des pays les plus pauvres d’Europe, secoué par la guerre en
Ukraine voisine et par une ingérence russe présumée.
Alors que la présidente Maia Sandu et le PAS, son parti,
aspirent à rejoindre l’UE, le contrôle du Parlement est
essentiel à la concrétisation de leurs projets européens.
Le pouvoir de l’ancienne république soviétique oscille
depuis des décennies entre pro-européens et pro-russes. Environ
un tiers du pays – la Transnistrie, à l’est du Dniestr – est
contrôlé par une administration pro-russe séparatiste et abrite
une petite garnison russe.
Maia Sandu a fait de l’élection de dimanche un test
existentiel pour le pays de 2,4 millions d’habitants – qui
entretient également des liens culturels et linguistiques
étroits avec son voisin occidental, la Roumanie -, affirmant
qu’une vaste campagne russe visant à influencer le vote
constituait une menace directe.
Les forces d’opposition comme le Bloc patriotique ont
exploité le malaise des électeurs face aux turbulences
économiques et à la lenteur des réformes, des griefs aggravés
par ce que des responsables qualifient de désinformation.
Ces dernières semaines, les autorités ont multiplié les
raids ciblant le financement illégal des partis et les réseaux
prétendument soutenus par la Russie – dans le but de susciter
des troubles autour du vote -, interdisant à plusieurs d’entre
eux de participer aux élections de dimanche.
Moscou a nié toute ingérence et déclaré que le gouvernement
contrôlé par le PAS propageait une hystérie antirusse pour
gagner des voix.
Maia Sandu et le PAS considèrent l’intégration européenne
comme la clé de l’avenir de la Moldavie et de la sortie de
l’influence de Moscou, réminiscence de l’ère soviétique.
Mais de nombreux électeurs se sont davantage concentrés les
questions intérieures, inquiets des conséquences d’un
rapprochement avec l’UE pour l’économie moldave, fortement axée
sur l’agriculture
(Dan Peleschuk, avec Alexander Tanas et Andriy Pryimachenko à
Chisnau, Alexandru Fedas à Balti ; version française Elizabeth
Pineau et Benjamin Mallet)