Un immense immeuble sur la corniche, avec une vue imprenable sur la mer Méditerranée, va être vendu aux enchères à partir de ce lundi, pour une mise à prix de départ à 4,7 millions d’euros. Le bâtiment a été saisi par la justice dans une affaire d’escroquerie à la taxe carbone.

«Il s’agit de la vente d’un bien exceptionnel», reconnaît volontiers Héloïse Cottin, directrice de projet immobilier public chez Agorastore, en charge de cette vente un peu particulière. Ce lundi sera mis aux enchères un immense immeuble avec vue sur mer, sur la corniche Kennedy, à Marseille. D’une surface de 1749,05 m², le «Carlton Palace» a été saisi par la justice dans une affaire de fraude à la taxe carbone.

En 2018, une ancienne professeur de mathématiques marseillaise, Christiane Melgrani, avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à neuf ans de prison et trois millions d’euros d’amende. Elle était considérée comme l’un des trois principaux acteurs de cette escroquerie colossale par laquelle 385 millions d’euros ont été soustraits au fisc français entre 2008 et 2009. La magistrale bâtisse avait été soustraite par l’agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) dans le cadre de cette affaire.


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Des travaux à finir

Plus exactement, onze lots de l’immeuble vont être vendus aux enchères, pour une mise à prix fixée à 4,743 millions d’euros, avec obligation de renchérir avec un montant minimum de 20.000 euros. Les lots sont répartis sur cinq niveaux, comprenant des parkings, mais aussi des bureaux transformés en appartements avec terrasses dans lesquels le précédent propriétaire avait fait construire des piscines. «On est plutôt sur une configuration d’appartements de luxe, de par la situation et la configuration», analyse Héloïse Cottin. «Il est assez rare d’avoir un bien aussi grand et aussi bien placé, poursuit-elle. Il est dans un bon état général mais les travaux commencés en 2019 n’ont pas été terminés car le bien a été saisi, ce qui a tout arrêté. Le bien est donc composé de grandes surfaces bétonnées saines mais à aménager.»

Des premiers contacts ont été déjà noués avec de potentiels acheteurs. «Il faut que l’on trouve des acquéreurs qui soient capables, de par leurs métiers, d’avoir l’expérience suffisante d’achever les travaux pour que les appartements voient le jour, précise Héloïse Cottin. On a échangé avec des promoteurs locaux ou nationaux intéressés par des opérations de revente, qui souhaitent saisir cette “chouette” opportunité. Chacun est venu visiter le bien avec nous. Et nous faisons un premier filtre pour vérifier que le projet correspond au plan local d’urbanisme, au permis de construire et que le candidat a les fonds nécessaires.» Ainsi, l’acquéreur ne sera pas forcément celui qui paiera au prix fort, mais celui qui présentera le dossier le plus solide. La vente aux enchères débutera ce lundi à midi, en ligne, et se terminera le lendemain à 16 heures.