Par
Adrien Filoche
Publié le
29 sept. 2025 à 7h56
Déterminée, Mélody ne compte pas baisser les bras. Agressée sexuellement chez elle en juillet 2021 par un homme, elle avait témoigné de cette nuit d’horreur sur 76actu, puis raconté la suite de son combat, un an après les faits. À l’époque, son récit avait fait réagir d’autres femmes, elles aussi mères célibataires, elles aussi habitant en rez-de-chaussée, et elles aussi victimes d’une agression sexuelle dans leur lit par un individu reprenant le même mode opératoire. Aujourd’hui, l’homme à capuche n’a toujours pas été retrouvé. Alors, Mélody veut prendre à nouveau la parole afin de trouver d’autres victimes et ainsi relancer l’enquête.
« C’est un agresseur en série »
Longtemps traumatisée par son agression, Mélody s’est reconstruite. « Aujourd’hui, je vais mieux psychologiquement, j’ai déménagé, j’avance », confie la jeune femme. En août 2025, la Rouennaise replonge dans l’affaire qu’elle avait mise de côté pendant quelques années pour penser à elle. « J’ai demandé mon dossier d’enquête et je l’ai reçu », raconte-t-elle. L’enquête avait été classée en 2023.
Il faut le retrouver. Je suis sûre qu’il a recommencé ou qu’il va recommencer.
Mélody
Dans ce corpus de 175 pages, elle note le témoignage de sept victimes, six dans l’agglomération rouennaise, âgées d’une trentaine d’années au moment des faits, et une septième victime à Fécamp, âgée de 55 ans lors des faits. Parmi les victimes, Mélody mais aussi l’une de ses voisines de l’époque, agressée sexuellement en 2018. C’est la plus ancienne victime du dossier.
Même s’il n’y a pas eu de nouvelles plaintes depuis 2021, Mélody estime que son agresseur « peut continuer à sévir. C’est un agresseur en série. Il a une pathologie. C’est pourquoi je lance cet appel à témoignages ». La Rouennaise recherche ainsi des victimes entre août 2021 et aujourd’hui.
Le mode opératoire de l’agresseur
L’agresseur à un mode opératoire : il cible des femmes, généralement des mères célibataires, qui vivent au rez-de-chaussée. Et lorsqu’il pénètre chez elle dans la nuit, il les agresse sexuellement dans leur lit.
Pour informer les autres victimes potentielles, Mélody décrit l’individu qui s’en est pris à elle en juillet 2021. « C’est un homme de type européen qui doit avoir entre 25 et 40 ans. Il fait environ 1,80 mètre et il est de corpulence normale à mince », détaille-t-elle.
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Sur ses signes distinctifs, elle explique que lors de plusieurs agressions, il portait « un sweat à capuche foncé, un jeans ou un jogging, des gants foncés, parfois un bonnet et un masque sanitaire ». Elle décrit un homme « extrêmement calme et serein » mais qui peut paniquer « si la victime se défend ou crie avec virulence ».
Il se déplace dans le noir, aidé de la lampe torche de son téléphone portable. Il nous observe, caresse notre corps et nous réveille avant de se jeter sur nous. Il agit souvent l’été, entre juin et septembre.
Mélody
« Il fait aussi du repérage plusieurs jours à l’avance », souligne-t-elle. À ce sujet, elle se souvient d’avoir aperçu un homme en train de rôder autour de chez elle quelques semaines avant son agression.
Relancer l’enquête
Mélody l’assure, sa confiance envers la police et la justice s’est érodée à mesure que l’enquête patinait. « Je pense qu’elle aurait pu être mieux dirigée », souligne la Rouennaise.
Malgré ces dysfonctionnements, sa détermination est aujourd’hui totale. C’est dans cette mesure et avec cet état d’esprit qu’elle a donc demandé la réouverture de l’enquête en août dernier. « S’il y a des victimes, il faut qu’elles osent. Il faut prendre la parole pour que cela s’arrête et qu’il n’y ait pas d’autres femmes agressées par cet homme », appuie Mélody.
C’est donc un nouveau combat qui s’ouvre pour la jeune femme, confiante sur le fait qu’« un jour, il va se faire arrêter. L’impunité n’est pas éternelle ».
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