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Rédaction Meaux

Publié le

28 sept. 2025 à 15h00

Vous avez sûrement déjà croisé ses créations à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Peut-être ses chats dessinés sur les plaquettes de chocolat de chez Jérôme Lépinay ou les stylos de l’office du tourisme. Ou peut-être plus récemment son chien « Toto » qui a rencontré le grand public en faisant une apparition remarquée dans la série La Fièvre de Canal+ l’an dernier et qui trône désormais au parc d’Haslach. Après avoir quitté la Hongrie et son régime autoritaire, Laszlo Tibay s’est réfugié à Lagny, où il a affiné son style et ses créations. Rencontre avec l’artiste.

L’arche de Noé, en bord de Marne

Au 2 rue Carnot, sur les bords de Marne, la Néo Galerie Tibay est son lieu de travail, mais aussi une exposition permanente de son œuvre. On peut y découvrir des créations fascinantes, parfois imaginées à partir d’objets du quotidien : des barbecues en forme de taureau, tortue ou d’âne, des éléphants miniatures aux lignes arrondies, d’adorables chiens semblant tout droit sortis d’une BD, mais aussi tableaux de peinture, du mobilier au design unique ou encore des luminaires. Avec un trait minimaliste et des formes souvent très en rondeur, il y a quelque chose de réconfortant et de bienveillant dans ses créations.

Ici, dans un atelier où la créativité ne connait aucune limite, Laszlo imagine et fabrique tout de A à Z. Autodidacte, il a su avec brio, au fil des années, déceler les secrets de travail du bois, de la résine, des métaux ou encore de la peinture.

Une enfance pas comme les autres

S’il ne s’interdit pas d’explorer d’autres univers, sa thématique principale est animalière. Quand on lui demande d’où lui vient cette passion pour les animaux dans son travail, il raconte :  » Je suis né dans une zone frontalière de l’Autriche, fermée par des barbelés, où on ne pouvait rentrer qu’avec autorisation de la police. On était complètement isolés, mais c’était dans une grande forêt de chênes, un endroit magnifique et mon père y était vétérinaire. Il s’intéressait énormément au comportement animal, à leur manière de réagir, et j’ai toujours eu beaucoup d’animaux chez moi « . Quant à la fibre artistique, Laszlo la tient probablement de sa mère, qui était très douée en peinture.

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En 1981, au sortir de l’adolescence, Laszlo Tibay a quitté sa Hongrie natale où son avenir était rempli d’incertitudes en raison du régime politique.  » Je suis parti de chez moi en auto-stop, jusqu’en France, et le hasard m’a fait passer par Lagny-sur-Marne », raconte l’artiste. Le coup de cœur pour la ville a été immédiat. Deux jours après, il demandait l’asile politique à la mairie.  » Ils m’ont aidé à faire les démarches. Je ne parlais pas un mot de français, j’ai appris sur le tas, avec les gens. Il y avait une vraie vie nocturne, toute la jeunesse se retrouvait au café à Lagny, c’était comme un petit Paris « , se souvient-il.

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De la renaissance à la reconnaissance

Une fois établi en Seine-et-Marne, Laszlo a débuté sa vie professionnelle comme agent d’entretien à la mairie, puis a enchainé les petits boulots, obtenu un BTS génie civil et travaillé quinze ans dans un bureau d’études.

Mais finalement, animé par sa créativité, il s’est démené pour en faire son métier, jusqu’à devenir un artiste connu et reconnu, coté à l’international mais toujours attaché à Lagny. Et c’est précisément l’endroit où il va désormais laisser une trace indélébile.  » Avec cette statue, je voulais remercier la ville de m’avoir aidé, accueilli et permis de fonder une famille ici « , conclut l’artiste Latignacien.

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