Par
Vincent Malbœuf
Publié le
29 sept. 2025 à 7h16
A Château-Thébaud (dans le Vignoble nantais), point de maison de retraite ni de résidence spécifique pour les personnes âgées. Sur cette commune où près d’un quart de la population a plus de 60 ans, une structure devrait tout de même voir le jour d’ici 2028, au sein du futur quartier au complexe sportif.
Un projet d’habitat partagé, accompagné et inséré dans la vie locale, est en effet piloté par des habitants de Château-Thébaud, des quadragénaires pour la plupart, soucieux de la notion du bien vieillir en communauté. Une association s’est créée en ce sens en mars 2023 sous le nom de Tressâge.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
« Ça va au-delà des murs »
Au-delà de ce projet ambitieux et novateur du fait qu’il soit porté par des citoyens (et non par une collectivité ou un groupe privé), Tressâge se plaît à animer des ateliers pour seniors et organiser des cafés rencontres plusieurs fois par an.
Bien vieillir, c’est gagner de belles années de vie en étant en bonne santé. Le but n’est pas que de proposer des logements en location, les promoteurs immobiliers le font très bien. Nous, on souhaite proposer un autre habitat, une manière de vivre. Ça va au-delà des murs.
Elodie Le Gall, la présidente fondatrice de l’association Tressâge
10 logements individuels avec jardin et cuisine en commun
La femme de 42 ans, bénévole depuis 2008 aux Petits Frères des Pauvres qui luttent contre l’isolement des personnes âgées, a quitté son ancien métier de commerciale dans l’agroalimentaire pour se consacrer à 100 % à ce projet.
Elle en est même la salariée. La pierre angulaire du projet, qui s’est entourée de compétences véhiculant les mêmes valeurs.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
Ses amis membres de l’association sont dirigeants d’entreprise, agent immobilier, infirmière, commercial, architecte, éducatrice spécialisée…
La diversité des profils sert à Tressâge, car l’association mène « un projet entrepreneurial » qui doit se concrétiser par la construction de 10 logements individuels de 35 à 40 m2 (pour 12 personnes) dans un ensemble immobilier comprenant un jardin et une cuisine en commun.
Sur le terrain de foot stabilisé
Cet habitat partagé est intégré dans un projet, lui, municipal. Pôle santé, MAM (maison d’assistantes maternelles) et logements vont sortir de terre avant, sur l’actuel terrain de foot stabilisé.
La mairie a accueilli à bras ouvert le projet, en lui réservant du foncier. Elle accompagne Tressâge, tout comme d’autres structures sensibles à leur projet (Ecossolies, réseau HAPA).
Question financement, Tressâge a déjà récolté 100 000 € de subventions et est soutenue par les Petits frères des Pauvres, France Activ ou encore La Clé Solidaire.
« Une structure juridique sera créée pour aller chercher d’autres financeurs publics (Département, la Région) comme privés. Le budget d’investissement reste à peaufiner selon les étapes d’esquisses et les échanges avec nos partenaires telle que la mairie », rappellent Elodie Le Gall et Thierry Clausse, un des 10 membres de l’association.
La réunion publique de présentation, début septembre, a rassemblé une trentaine de participants.
On sent un vrai engouement. Etre chez soi mais entouré leur plaît, sachant qu’une salariée sera embauchée pour s’assurer que tout va bien au quotidien
Thierry Clausse, membre de Tressâge et patron d’une entreprise dans le milieu de la boulangerie
Permis de construire déposé courant 2026
Ouvert à des personnes âgées autonomes de plus de 65 ans, « désireuse de vivre chez soi avec une vie collective », l’habitat partagé à Château-Thébaud comprendra des matériaux biosourcés et « ne sera pas un logement élitiste ».
Il y a fort à parier que les 10 logements seront pris rapidement. Le permis de construire doit être déposé courant 2026.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.