Anna Mouglalis a trouvé avec Draga un espace à la démesure de sa voix. L’actrice a « séché » une représentation de « La Chair est triste hélas » d’Ovidie à Paris pour être à Bordeaux ce soir. La musique, elle y est arrivée par Lucie Antunes. Le choix des textes vient d’elle : « Je suis féministe, militante. Nos aînées avant nous se sont battues, et ces écrits de Monique Wittig sont là pour nous le rappeler », confie-t-elle après le concert. Avec Lucie Antunes, P.R2B, Théodora Delilez et Narumi Herisson, elles ont mis en musique « Les Guérillères » (1969), l’épopée féministe révolutionnaire de Monique Wittig.

Anna Mouglalis, Lucie Antunes, P.R2B, Théodora Delilez et Narumi Herisson mettent en musique Les Guérillères de Monique Wittig.

Anna Mouglalis, Lucie Antunes, P.R2B, Théodora Delilez et Narumi Herisson mettent en musique Les Guérillères de Monique Wittig.

E. D.

On doit s’habituer au timbre métallique, vénéneux, d’Anna Mouglalis, qui fait tourner le texte comme un mantra, donnant corps aux Guérillères, à leur sexe, chants et couleurs de guerre : un puissant combat livré contre les oppressions. Tout est là pour une transe sensorielle : musique pop electro hypnotique et tendue, balancée par Lucie Antunes, percussionniste virtuose, reprise en boucles vocales par P.R2B. Seul bémol : l’extase, retenue, ne survient pas.

Draga, samedi 27 septembre à la Rock School Barbey, Bordeaux.