JEUX OLYMPIQUES – C’est l’heure des comptes (et ils sont plutôt bons). Un peu plus d’un an après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Cour des comptes a fait le bilan des célébrations sportives qui ont animé la capitale l’été dernier. L’addition se porte à 6,6 milliards d’euros en dépenses publiques selon le rapport publié ce lundi 29 septembre par les Sages de la rue Cambon.
S’il s’agit d’une réévaluation à la hausse de leur première estimation de 5,9 milliards annoncée en juin, ils soulignent « l’absence de dérapage budgétaire », mais jugent « modeste à ce stade » l’impact économique de l’évènement. La facture publique actualisée à 6,6 milliards d’euros se décompose en 3,02 milliards dépensés pour l’organisation – dont 1,44 milliard pour la sécurité – et 3,63 milliards pour les infrastructures.
Fête du sport : finalement, la vasque olympique s’est offert un dernier vol dans le ciel de Paris
Ont notamment été ajoutées dans ce « premier bilan d’ensemble » les dépenses des collectivités territoriales (par exemple pour aménager des zones de célébration), ou encore des dépenses engagées pour assurer la baignabilité de la Seine en vue des épreuves de natation en eau libre et de triathlon.
Estanguet évalue les dépenses à trois fois moins
À titre de comparaison, en 2023, les documents budgétaires avaient tablé sur des investissements publics à hauteur de 2,44 milliards pour ces JO. Et en mars 2024, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici avait estimé qu’ils « devraient coûter » entre 3 et 5 milliards d’argent public. Lundi, ce dernier a mis en avant lors d’un point presse « l’incontestable réussite des Jeux ».
Si l’événement a généré une « forte mobilisation des finances publiques », Pierre Moscovici a tenu à souligner « l’absence de dérapage budgétaire » et un coût public « contenu ». Ce bilan positif est cependant critiqué par Tony Estanguet, ex-président du Comité d’organisation (Cojo), désormais dissout. Il évalue les dépenses à trois fois moins dans un courrier adressé au président de la Cour des comptes et cité par Le Parisien.
« La Cour intègre dans ce calcul des recettes qui ne constituent pas un financement public lié aux Jeux de Paris 2024 », expose-t-il dans sa lettre, assurant que « certaines dépenses qui existaient avant l’évènement et qui se poursuivront après, ne peuvent en aucun cas être imputées aux JO ». D’après Le Parisien, le Cojo conteste par exemple l’ajout au bilan financier de projets comme les travaux sur certaines lignes de métro. Ces derniers « figurent effectivement sur la maquette de la Solideo » (Société des livraisons des ouvrages olympiques) mais « n’ont pas été financés avec le budget des jeux », rapporte le journal francilien.
Un bilan en demi-teinte sur les recettes
Outre cette facture publique, il faut également prendre en compte les dépenses déjà connues du Cojo à hauteur de 4,4 milliards d’euros (et 75 millions d’excédent) reposant quasi exclusivement sur des financements privés, sans oublier la Solideo, mixant part publique et investissements privés, au budget total de 4,5 milliards.
Dans les détails, la Cour des comptes tient cependant à souligner que si les dépenses d’infrastructures ont été « dans l’ensemble correctement tenues », celles pour l’organisation ont connu « un processus de budgétisation des dépenses de sécurité qui s’est révélé particulièrement erratique ». Les Sages relèvent également qu’en comparaison avec les Jeux de Londres en 2012 « suggère que l’édition 2024 a été moins coûteuse pour les finances publiques dans un rapport d’au moins 1 à 2. »
Le bilan est un tantinet plus mitigé du côté des recettes publiques. Le rapport établit une « première évaluation » à 293 millions d’euros liés uniquement à l’organisation, car « à ce stade, aucune recette budgétaire n’a pu être identifiée s’agissant des infrastructures ». D’après Le Figaro, la Cour relève également que la billetterie et les droits de diffusion ont rapporté beaucoup mais « ont pâti d’un phénomène d’éviction », notamment dans le tourisme où des foyers de revenus ont été « pénalisés » – avec par exemple de « grandes institutions culturelles » parisiennes qui ont observé « une fréquentation inexistante » pendant les Jeux.
Reste aussi à quantifier l’impact des « perturbations » occasionnées par l’évènement, notamment les « restrictions de circulation et d’accès dans les zones d’accueil des compétitions et des cérémonies ». Mais « dans la limite des données disponibles », la Cour des comptes peut déjà dire que l’impact de Paris 2024 en termes de retombées économiques a été « modeste à ce stade » et « relativement limité à court terme ».
La boxeuse algérienne Imane Khelif dément avoir mis fin à sa carrière après les JO de Paris 2024
Emmanuel Macron partage une vidéo nostalgique des JO de Paris 2024… faite avec l’aide de l’IA