L’objectif de RDS est clair : « Créer en France, et en Alsace en particulier, un champion européen de monitoring des patients », pose Elie Lobel, son président. Cette start-up née en Californie et installée depuis 2020 à Strasbourg, au sein de l’IHU, a désormais les moyens de ses ambitions. Elle a bouclé un tour de table de 14 millions d’euros (*) pour industrialiser et déployer sa solution.
Baptisée « Multisense », celle-ci combine un patch connecté embarquant cinq biocapteurs à une plateforme de suivi de données. Fréquences respiratoire et cardiaque, température, saturation en oxygène d’un patient peuvent ainsi être scrutées à distance après une opération chirurgicale.
RDS peut ainsi se targuer d’œuvrer à la fois au bénéfice du patient en permettant de repérer la survenue d’éventuelles complications et du système de santé en permettant de réduire les durées d’hospitalisation.
Partenariat industriel avec l’industriel alsacien ACEA
Cette solution plusieurs fois brevetée est déjà utilisée dans une quinzaine d’établissements en France, en Belgique et en Allemagne. Il s’agit désormais pour RDS de « faire bouger les lignes » afin d’obtenir son remboursement. Pour ce faire, une étude médico-économique portant sur plusieurs centaines de patients va être menée et comparera le suivi post-opératoire avec et sans Multisense. Dans le même temps, la société travaille à l’obtention d’une autorisation des autorités américaines en vue d’un déploiement aux États-Unis à l’horizon 2028.
D’ici là, si tout se passe comme prévu, des milliers de patients auront été équipés. L’enjeu est donc, aussi, de « monter en puissance industriellement », détaille Elie Lobel. Un partenariat industriel a déjà été noué avec le fabricant de matériel électronique ACEA , où des lignes dédiées pourraient à terme voir le jour pour la production d’une part et le reconditionnement d’autre part.
RDS, qui emploie actuellement une vingtaine de collaborateurs, devrait doubler son effectif dans les « 12 à 18 prochains mois ». D’ici 2035, la société prévoit de créer « plusieurs centaines d’emplois ».
(*) Le fonds SPI, géré pour le compte de l’Etat par Bpifrance, est l’investisseur principal. Contribuent également au tour de table Critical Path Ventures – spécialisé dans le financement de projets innovants de recherche scientifique –, MASCF, Capital Grand Est et d’autres investisseurs historiques.