Ces déclarations s’inscrivent dans un changement de ton significatif de l’administration Trump vis-à-vis du conflit depuis quelques jours.

Volodymyr Zelensky et Keith Kellogg, à Kiev, le 20 février 2025 ( AFP / SERGEI SUPINSKY )

Volodymyr Zelensky et Keith Kellogg, à Kiev, le 20 février 2025 ( AFP / SERGEI SUPINSKY )

Après la volte-face verbale de Donald Trump sur le déroulement de la guerre en Ukraine et les déboires du « tigre de papier » russe, l’émissaire américain Keith Kellogg a affirmé que des frappes en profondeur de Kiev contre la Russie avec des armes américaines ne sont pas à exclure.

La piste des Tomahawk

Interrogé pour savoir si le président Donald Trump avait autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles longue portée contre la Russie, Keith Kellogg a répondu en compilant les déclarations des figures de proue de l’appareil d’Etat américain : « En lisant ce que (Donald Trump) a dit, ce que le vice-président (JD) Vance a dit et ce que le secrétaire d’État (Marco) Rubio a dit, la réponse est oui ».

« Utilisez la capacité de frapper en profondeur. Il n’existe pas de sanctuaires »,

a poursuivi Keith Kellogg, dans cet entretien à

Fox News

, diffusé dimanche 28 septembre.

Interrogé sur la même chaîne,

le vice-président JD Vance a indiqué que Washington envisageait aussi de vendre aux Européens des missiles Tomahawk à longue portée pour les livrer à l’Ukraine.

« Comme le président (Trump) l’a dit, nous y réfléchissons », a dit M. Vance, en précisant que Washington examinait « un certain nombre de demandes des Européens ». Le président prendra « la décision finale » dans « l’intérêt supérieur des États-Unis », a-t-il ajouté.

Moscou a de son côté minimisé lundi ces déclarations. « Il n’y a pas de panacée capable de changer la situation sur le front pour le régime de Kiev.

Il n’y a pas d’arme magique. Que ce soit les Tomahawks ou d’autres missiles, ils ne peuvent rien changer »,

a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse à Moscou.

L’Ukraine a t-elle retrouvé des « cartes en main » aux yeux de l’administration américaine?

La semaine dernière, Donald Trump avait jugé que Kiev pourrait « regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin » face à la Russie, après avoir assuré pendant des mois que l’Ukraine devrait, au contraire, probablement céder des territoires. Le vice-président américain JD Vance a déclaré de son côté que Donald Trump était de plus en plus « impatient » vis-à-vis de Moscou, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio a exhorté son homologue russe Sergueï Lavrov à arrêter la « tuerie » en Ukraine.

Après avoir privilégié le dialogue avec Vladimir Poutine et parfois rudoyé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump a récemment comparé la Russie à un  »

tigre de papier » militaire.

Ce revirement, qui en reste pour l’heure largement au stade des déclarations, tranche avec la joute verbale du bureau ovale en février dernier, dans laquelle il avait lancé à Volodymyr Zelensky qu’il « n’avait pas les cartes en main » dans ce conflit déclenché en 2022 par l’invasion russe.

Au cours du week-end, une nouvelle attaque massive de centaines de drones et missiles russes contre l’Ukraine a fait dimanche au moins quatre morts à Kiev, parmi lesquels une fillette de 12 ans, et plus de 80 blessés à travers le pays. Cette vague de bombardements, qui a duré 12 heures selon Kiev, survient après l’avertissement de Moscou aux puissances de l’Otan contre toute réaction aux incursions russes présumées ces derniers jours dans leur espace aérien.