Le Wildlife Photographer of the Year, c’est le concours international des plus belles photos de la vie sauvage. Chaque année, il récompense les artistes engagés dans la préservation de la biodiversité. Une tribune internationale destinée à éveiller les consciences. Pour cette 61e édition, dont les lauréats seront dévoilés le 14 octobre prochain, le jury a reçu un nombre record de 60 636 images. Cent ont été sélectionnées pour intégrer la promotion 2025, avant la distinction des lauréats. Parmi ces clichés, l’un est signé Emmanuel Tardy, photographe animalier amateur basé à Bailleau-L’Evêque près de Chartres (Eure-et-Loire)
« Etre retenu pour ce concours-là, c’est quelque chose d’incroyable, savoure le photographe amoureux de la nature. C’est LA référence de la photo naturaliste, c’est quelque chose d’unique. » Son cliché « No place like home », présente un paresseux à gorge brune traversant prudemment une zone fragmentée dans la réserve d’El Tanque, située dans la province d’Alajuela, au Costa Rica.
Comme accroché à la vie, l’animal trouve refuge sur un poteau de clôture en ciment avec les fils de fer barbelé. « C’est le contraste entre l’animal qui doit se trouver dans une forêt et qui se retrouve dans une clairière accrochée à l’urbanisation. Il n’a rien à faire là. Le paresseux est déjà un animal avec une face très triste. Et là, ça la renforce. On a aussi de la profondeur avec le chemin créé par l’Homme. Il y a un décalage entre le milieu naturel de ces animaux et le milieu créé par l’Homme. »
Directeur d’une entreprise de service à la personne dans le civil !
Une photo que le quinquagénaire a choyée en la gardant secrète pendant des mois dans l’attente du prestigieux concours. « C’est la deuxième fois que je participe. En 2015, mon image n’avait pas retenu l’attention de ce concours-là, mais d’autres concours et c’était déjà une réussite de faire les présélections. En regardant les images qui sortaient chaque année de ce concours, je m’étais dit, que je n’avais pas réellement de photo qui correspondait. Cette image, je l’ai faite en janvier alors que le début du concours est en novembre. Je l’ai je l’ai gardée pendant dix mois dans ma photothèque sans la sortir en me disant qu’elle pouvait passer les sélections et aller un peu plus loin. »
Emmanuel Tardy est un photographe autodidacte depuis dix ans. Ce directeur régional dans une entreprise de service à la personne est un fervent défenseur de la faune sauvage. Il partage ses voyages et rencontres animalières sur son site naturanossa.com et sur Instagram @emmanuel.tardy pour inviter le public au respect et à la contemplation du monde vivant.
Sa photo fait partie des favorites dans la catégorie « Faune urbaine ». Le 27 août elle faisait partie des 15 images ayant une mention spéciale du jury. « Ma vraie satisfaction, c’est d’être dans les 100. Le titre de photographe de l’année, non, je n’y pense pas. Et il faut être honnête, je n’ai pas la photo pour être le photographe de l’année, assure le passionné. Pour moi, la plus belle des récompenses est d’être retenue dans l’exposition de « Wildlife Photographer of the Year 2025 » qui va faire le tour du monde, à commencer par le Natural History Museum de Londres (à partir du 17 octobre et jusqu’au 12 juillet 2026). C’est quelque chose d’assez incroyable, en fait. »