Nicolas Sarkozy  et Nice Christian Estrosi, lors de l’inauguration de l’Allée Charles Pasqua le 16 novembre 2018 à Nice.

VALERY HACHE / AFP

Nicolas Sarkozy et Nice Christian Estrosi, lors de l’inauguration de l’Allée Charles Pasqua le 16 novembre 2018 à Nice.

POLITIQUE – On peut être (sévèrement) puni par la justice mais avoir quand même droit à des cadeaux. C’est en tout cas la philosophie de Christian Estrosi, le maire de Nice, qui a annoncé ce lundi 29 septembre rebaptiser un bâtiment de la ville en l’honneur de Nicolas Sarkozy. Et ce, quatre jours seulement après la condamnation (il a fait appel) de l’ancien président dans l’affaire libyenne.

« J’ai décidé de donner le nom de Nicolas Sarkozy au futur parvis de notre Hôtel des polices municipales et nationales », écrit le maire Horizons sur X. L’édile le justifie par le soutien de longue date de Nicolas Sarkozy au projet, ainsi que par son « action déterminante d’abord comme ministre de l’Intérieur puis comme Président de la République, en faisant de la sécurité une priorité nationale ». On en oublierait presque que l’intéressé est responsable de la fonte des effectifs de police, réduits de 10 000 postes entre 2007 et 2012.

Christian Estrosi ne mentionne pas la décision de justice prononcée contre l’ancien chef d’État dans l’affaire libyenne. Mais le timing de cet hommage interpelle. Car si le maire niçois n’est pas allé jusqu’à crier au « procès politique » ni à attaquer les magistrats, il a redit son « affection » à celui qu’il considère comme son « frère ».

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Christian Estrosi a rejoint en 2021 le parti Horizons d’Edouard Philippe, dont il est vice-président. Mais avant de changer d’écurie, il a partagé de longues années de militantisme avec Nicolas Sarkozy. Membre avec l’ancien président du RPR, de l’UMP puis des Républicains, Christian Estrosi a ensuite occupé trois postes ministériels : le premier, comme ministre délégué sous Nicolas Sarkozy à l’Intérieur, puis comme secrétaire d’État à l’Outre-mer et ministre de l’Industrie.

De quoi partager des souvenirs en commun, dont celui-ci : le 16 novembre 2018, le maire de Nice nouvellement élu recevait l’ancien président de la République pour inaugurer une allée Charles Pasqua, décédé trois ans plus tôt et connu tant pour son incarnation du « gaullisme » que pour son implication dans des affaires politico-financières qui lui ont valu deux condamnations avec sursis. On prend presque les mêmes, et on recommence.