Par

Amandine Vachez

Publié le

29 sept. 2025 à 18h44

C’est une séparation très difficile, les deux parties s’accordent sur ce fait. Le mardi 23 septembre 2025, une femme faisait face à son ex au tribunal de Lille (Nord). Après 22 années passées ensemble, le couple est en plein divorce. Mais il continue à vivre sous le même toit avec ses enfants. Alors qu’elle s’est mise avec une autre personne, Amélie* essuie les accès colériques de son ex quand elle rentre, depuis des mois, toujours sur fond d’alcool. Jusqu’à ce vendredi 19 septembre où une énième dispute a mal tourné. Lésions sur le crâne, érythèmes, morsures, détresse psychologique… Amélie s’en est sortie avec 10 jours d’ITT, Incapacité totale de travail. Elle confie aux juges, fatiguée de cette situation : « Tout ce que je veux, c’est moi aussi, avoir droit au bonheur. »

Elle revient de vacances et montre ses photos avec son nouveau compagnon

Le vendredi 19 septembre à 21 h 30, un premier appel est passé à la police, qui interviendra un peu plus tard dans un domicile de Lille, pour des violences conjugales. Au téléphone, Amélie indique avoir reçu une claque au visage et avoir été mordue au niveau du dos. Elle a aussi une trace de brûlure, correspondant au sac que son ex-conjoint a tenté de lui arracher.

En plein divorce, Amélie et Julien* se sont disputés, dans le domicile dans lequel ils vivent encore avec leurs 4 enfants. À la barre, le prévenu, qui porte toujours son alliance à la main gauche, situe : « Elle revenait de vacances. Elle est partie avec son nouveau compagnon. […] Elle n’est jamais là, elle est tout le temps dehors, et moi avec les enfants. » Une situation qu’a du mal à supporter le futur ex-mari. « Ça se fait pas », considère-t-il. Comme à chaque fois lors des interventions de la police, régulières au domicile depuis le début d’année, il était alcoolisé.

Des mains courants posées tout au long de l’année

Julien comparaissait le 23 pour divers faits de violences en récidive légale. Le 16 septembre, une autre dispute avait éclaté. En juillet, Amélie tombait dans l’escalier de l’immeuble, après que Julien a lâché son sac qu’il avait attrapé pour la retenir contre son gré. Mais il l’assure, il n’a pas fait exprès. « C’est vrai, c’était un accident », confirme la victime, qui n’a qu’une envie : se sortir de cette situation invivable.

Depuis le retour de Julien au domicile en janvier, après une précédente condamnation pour des faits de violences, notamment envers sa fille, plusieurs mains courantes ont été déposées à son encontre : en mars, en avril, puis pendant l’été. Les voisins évoquent des disputes fréquentes, beaucoup de nuisances. « J’ai commis des brutalités », avoue le prévenu. Évoquant le soir du 19 septembre, il relate : « Je m’occupais de mes enfants, Elle est arrivée furax, elle a cassé des choses, On s’est sauté dessus. » Concernant la claque qu’il a administrée à Amélie, il explique : « Je lui ai mis une gifle pour que ça se calme. Mais c’est vrai, j’aurais pas dû. » Lui aussi a essuyé des griffes et une morsure, indique-t-il.

Une famille en danger

La procureure met en exergue la nécessité d’une mesure d’éloignement. « Je suis extrêmement inquiète pour toute la famille : madame, et les enfants, qui subissent cette situation. »

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Une mesure d’éloignement, ainsi que 3 000 euros pour le préjudice moral, 500 euros pour chaque fait retenu dans cette affaire, et 1 500 euros pour le conseil de Mme ont été réclamés par son avocate. Amélie ajoute de son côté : « Nous sommes de bons parents. Tout ce que je demande, c’est que le divorce soit prononcé, et avoir un autre logement ».

La procureure a de son côté requis 18 mois d’emprisonnement, dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire d’une durée de 2 ans. En plus de cela une obligation de soins addictologiques, et une interdiction de contact avec son ex-conjointe et de se présenter au domicile. Le tribunal a statué en faveur d’une peine de 12 mois d’emprisonnement.

*Le prénom a été modifié.

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