Les « sœurs Labèque », icônes de papier glacé dans les années 1990, ont su rester au cœur du réacteur musical de notre temps. Et notamment en dédiant une grande partie de leur travail à quatre mains à la création contemporaine. Jusqu’à Los Angeles, leur personnalité artistique singulière est célébrée, avec une consécration, en 2015 : la création d’un concerto pour deux pianos du très branché Philip Glass, dont elles étaient les dédicataires. Privilège de deux immenses artistes qui interpréteront ce même concerto pour le symphonique de la semaine à l’Auditorium de Bordeaux, aux côtés de l’Orchestre national Bordeaux-Aquitaine (ONBA).

« Time Machine »

Mais une autre figure de la musique contemporaine sera également célébrée ce jeudi 2 octobre, plus directement liée à la « famille ONBA » : le compositeur Christian Lauba. « Je suis vraiment très ému de revoir ces beaux musiciens, qui ont été mes collègues et sont maintenant mes amis », déclare celui qui, au-delà d’être un compositeur reconnu, fut aussi le directeur musical de l’orchestre entre 2004 et 2006.

« J’ai hâte d’entendre ce que l’ONBA 2.0 fera de ma partition. L’avantage, c’est que comme je les connais bien, je leur ai envoyé la partition un mois en avance pour qu’ils aient le temps de l’apprivoiser », confie Christian Lauba avec un sourire.

La partition en question, c’est « Time Machine », une œuvre inspirée par le roman « La Machine à explorer le temps » d’H. G. Wells, adapté au cinéma en 1960. Créée en 2018, la pièce (d’une durée de quatorze minutes environ) est « une véritable ouverture d’opéra extrêmement virtuose où tous les motifs mélodiques, rythmiques et dynamiques sont condensés pour donner l’illusion d’une machine spatio-temporelle emballée, une tornade qui emporte des objets sonores de toutes les époques », déclare le compositeur.

Une certitude donc : entre la musique répétitive de Glass et la machine formidable de Lauba, cette semaine, l’ONBA risque bien de rouler des mécaniques…

Concert symphonique de l’ONBA, jeudi 2 octobre à 20 heures, à l’Auditorium de Bordeaux. De 10 à 52 euros. Réservation : opera-bordeaux.com