Les jeunes griffes Weinsanto, Julie Kegels et Hodakova ont donné lundi le coup d’envoi de la Fashion Week de Paris, prélude d’une édition décisive, marquée par les débuts de nombreux créateurs.

L’Alsacien Victor Weinsanto a ouvert le bal à la mi-journée, avec une collection revisitant les grandes heures de Versailles, en hommage aux figures du XVIIe et XVIIIe siècles, de Madame de Pompadour à Madame du Barry, incarnées notamment par la drag queen Nicky Doll.

« Je voulais parler des favorites, de l’histoire de ces femmes qui ont réussi à avoir plus de pouvoir que la reine à travers leur personnalité, leur charisme, leur beauté », a confié le trentenaire à l’AFP.

En résulte un vestiaire très fleuri, où la rigidité des crinolines et des corsets se mêle habilement des manteaux et pantalons contemporains.

Sous les structures métalliques du métro aérien, la Belge Julie Kegels a signé son baptême au calendrier officiel avec une collection aérienne, entre voiles transparents, reflets satinés et scintillements délicats, le tout dans des tons pastels.

Autre ambiance chez Ellen Hodakova Larsson, qui a choisi de présenter sa nouvelle collection au sein du Musée Bourdelle. Chez la Suédoise, reine de l’upcycling, des draps blancs brodés et fermetures éclair se transforment en robe, des sacs à main en cuir en brassières, des livres en volants ou en col de robes.

Saint Laurent clôturera cette première journée au pied de la Fontaine du Trocadéro, avant un show de l’Oréal Paris sur le parvis de l’Hôtel de Ville, gratuit et ouvert au public sur inscription.stras

Des ambassadrices de la marque, dont les actrices Eva Longoria, Jane Fonda et Viola Davis, y sont attendues.

Après New York, Londres et Milan, plus de 110 marques vont dévoiler jusqu’au 7 octobre leur collection prêt-à-porter printemps-été 2026 à travers 76 défilés et 37 présentations.

Cette saison parisienne reflète un mercato inédit de directeurs artistiques, signe d’une dynamique de renouvellement sans précédent. Le secteur du luxe, confronté à un contexte économique moins favorable, mise sur ces changements pour se réinventer et relancer sa croissance.

« On peut parler d’une Fashion Week historique », estime Claire Thomson-Jonville, directrice éditoriale de Vogue France.

Le premier défilé de Matthieu Blazy chez Chanel, le 6 octobre, constitue le moment le plus attendu. Le Franco-Belge de 41 ans, débauché de Bottega Veneta, a pour mission de tourner la page Karl Lagerfeld et de maintenir l’équilibre délicat qui fait la singularité de la griffe.

Autre événement majeur: Jonathan Anderson présentera le 1er octobre sa première collection femme pour Dior après une ligne homme remarquée en juin.

Les regards se tourneront également vers Pierpaolo Piccioli à la tête de Balenciaga, succédant à Demna, et vers Duran Lantink chez Jean Paul Gaultier, devenu le premier directeur artistique permanent depuis le départ à la retraite de son fondateur en 2020.

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