Ce lundi 29 septembre après-midi, les discussions tournent autour des jeunes des Aubiers et de leur potentiel. Le cadre est d’ailleurs symbolique : l’école primaire Louise-Michel. Dehors, les rires des enfants fusent, tandis qu’à l’intérieur, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, accompagné de plusieurs de ses adjoints, présente le plan d’action dédié à la jeunesse du quartier. Il sera voté mardi 30 septembre en délibération, lors du conseil municipal, à 14 heures. Une enveloppe de 80 000 euros devrait être débloquée pour le financer.
Selon l’édile, ce « plan d’envergure » est le fruit d’une « mobilisation collective ». En mai dernier, la Ville a rencontré des habitants, des associations, des acteurs agissant sur le terrain de ce quartier dit « sensible ». De leurs suggestions est née une série de 15 actions, déjà engagées ou à venir.
L’éducation par le sport
BMX, escalade, boxe, judo, tennis, voile ou encore cirque… La palette d’activités sportives offerte aux jeunes des Aubiers est plutôt vaste. Le Stade Bordelais pilote le projet. Une douzaine d’enfants (entre 6 et 11 ans) a déjà accès à son école multisport pour tester ces activités. En septembre 2026, un nombre bien plus large pourra bénéficier de licences sportives à prix réduit – un budget sera voté lors de prochains conseils municipaux. En plus du dojo solidaire, inauguré en juin dernier, qu’il gère, l’organisme propose aussi, chaque année, des vacances sportives. Au total, 150 jeunes du quartier en ont bénéficié cet été.
La création de sections sportives est en outre en réflexion au sein du collège de Bordeaux-Lac, sans parler de la mise en place de temps sportifs sur la pause de midi dans les groupes scolaires Louise-Michel et Gisèle-Halimi. « Le sport participe à une reconquête de l’estime de soi face à l’échec”, considère Fannie Le Boulanger, adjointe en charge de la politique de la ville, « et ici, l’échec scolaire est l’un des plus importants de l’académie de Bordeaux ».
Avec ce plan basé sur la prévention, la mairie espère « changer l’image du quartier, en complément du renouvellement urbain en cours », rappelle Pierre Hurmic. Ce renouvellement devrait se terminer en 2030.
D’autres actions dans le quartier
Le sport ne règle pas tout. Pour faire face aux violences scolaires, un poste de médiatrice a été créé et subventionné, dans les écoles Louise-Michel et Gisèle-Halimi. Il vise à désamorcer les tensions et les conflits non seulement entre élèves mais aussi entre familles et établissements.
« Pour travailler sur la question des jeunes, il faut travailler sur la question des femmes dans un quartier », affirme l’adjointe à la politique de la ville. Depuis début septembre, Promofemmes ouvre ses portes tous les lundis après-midi, de 14 heures à 16 h 30 aux habitantes du quartier, pour boire un thé, faire du tricot, discuter. « Il faut que les femmes sortent de chez elles, qu’elles sachent ce qui se passe dehors, qu’elles connaissent leurs droits et soient actrices de leurs vies », estime Marène Diagne, administratrice de l’association.