Drôle d’ambiance à Liverpool. La cité portuaire anglaise, bastion travailliste depuis plus de quarante ans, accueille pour la quatrième fois d’affilée le congrès annuel du Labour (28 septembre-1er octobre). “Mais si lors de l’édition de 2024, l’humeur était à la fête”, dans le sillage de la nette victoire du parti aux élections législatives, synonyme de retour au pouvoir après quatorze années de traversée du désert, “le rêve a depuis viré au cauchemar”, raille The Daily Telegraph, farouche critique de la majorité.

Remaniements, grands discours : rien n’y fait, la liste de déboires s’allonge de jour en jour pour le Premier ministre, Keir Starmer. La croissance peine à décoller. Les finances publiques, déjà exsangues sous l’exécutif conservateur précédent, demeurent en piteux état. L’immigration irrégulière s’est imposée comme une question brûlante, et en apparence insoluble.

Sans parler des récentes démissions de la vice-Première ministre, Angela Rayner, accusée d’entorse au fisc, et de l’ambassadeur à Washington, Peter Mandelson, empêtré dans l’affaire Epstein. “Dans la bulle de la conférence, tout le monde est pourtant content de Starmer”, ironise le Daily Telegraph, micro-trottoir à l’appui.

Starmer déjà en sursis

En réalité, “l’autorité du Premier ministre fond comme neige au soleil, regrette le quotidien de centre gauche The Guardian. Sa cote de popularité comme celle du parti s’effondrent à vue d’œil.” À tel point que, dans les couloirs de Westminster, la rébellion gronde. Exaspérés par l’absence de vision à long terme et le manque d’ambition du gouvernement, les députés de l’aile gauche commencent à évoquer, déjà, l’après-Starmer.

Vendredi 26 septembre, à deux jours de l’ouverture du congrès, The New Statesman, hebdomadaire incontournable de l’intelligentsia travailliste, consacrait d’ailleurs sa une à Andy Burnham, maire du Grand Manchester. Tout sauf une coïncidence : l’ancien député de 55 ans, pourrait, selon une partie de la presse, chercher à déloger Keir Starmer de Downing Street dès le printemps 2026, en cas de mauvais résultats aux scrutins locaux.

[…] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :