En Allemagne, la fête est finie. Deux semaines après la clôture du salon IAA Mobility de Munich, qui a rassemblé l’ensemble de la filière et séduit plus de 500 000 visiteurs d’après les chiffres des organisateurs, l’industrie automobile allemande déchante.
Cette grande fête de l’automobile (et des mobilités) n’a pas permis à ses principaux acteurs d’oublier qu’ils font face à une baisse des ventes, à la concurrence croissante venue de Chine et à la transition vers le véhicule 100 % électrique nettement moins rapide qu’espérée. Ce qui a entraîné, outre-Rhin, l’ouverture d’un débat – passionné – sur la fin du moteur thermique à l’horizon 2035. Une décision de Bruxelles que souhaite combattre et remettre en cause le chancelier allemand Freidrich Merz.
À ces difficultés s’ajoute le conflit douanier avec les États-Unis. Un marché vers lequel sont exportés en nombre une spécialité allemande : les véhicules de grosse cylindrée.
Une réunion de crise convoquée le 9 octobre
Pour tenter de trouver une issue à cette nouvelle crise, Freidrich Merz a décidé, selon nos confrères de l’agence DPA, de convoquer un sommet de l’automobile.
Programmé le 9 octobre 2025, ce rendez-vous doit réunir plusieurs ministres allemands, les ministres-présidents des Länder dont les territoires constituent des berceaux de l’industrie automobile nationale, les équipementiers comme Bosch (qui a récemment annoncé la suppression de 13 000 emplois, dont une grande partie en Allemagne, d’ici à 2030) Continental et ZF et bien entendu les constructeurs comme Volkswagen Group, Mercedes-Benz Group et BMW Group. Qui enregistrent tous d’importantes baisses de bénéfices. Des représentants des salariés seront également associés aux discussions.
Des usines à l’arrêt dans le pays
Traversant depuis un peu plus d’un an maintenant de graves difficultés, Volkswagen Group a annoncé en cette fin du mois de septembre mettre à l’arrêt plusieurs de ses usines de production. Au cours des prochaines semaines, les sites de Dresde, Emden, Zwickau et Hanovre mettront en pause leurs activités.
>> À LIRE AUSSI : Volkswagen Group met à l’arrêt ses usines de production européennes
Pendant cinq à sept jours, aucun véhicule ne sera assemblé sur leurs chaînes. Pour mémoire, ce sont les modèles 100 % électriques du groupe allemand comme les Volkswagen ID.3, ID.4, ID.5, ID.7 ou encore ID.Buzz mais aussi les Cupra Born et Audi Q4 e-tron qui sortent de ces usines.
Le retour des aides à l’achat ?
D’après plusieurs sources, au cours de ce sommet de l’automobile en crise, le gouvernement allemand pourrait revenir sur la fin des aides à l’achat, actée dans un contexte de difficultés budgétaires, afin de relancer la demande. Une décision réclamée par plusieurs partis politiques comme l’union CDU/CSU et le SPD. Pour l’heure ne subsistent que des allégements fiscaux au seul bénéfice des clients professionnels.
>> À LIRE AUSSI : L’Allemagne promet de rétablir les aides à l’achat pour les flottes électriques
Un mécanisme de leasing social, similaire à celui mis en place par la France pourrait également être évoqué. De son côté, l’Association de l’industrie automobile allemande (VDA) réclame la reconduction de l’exonération de la taxe sur les véhicules pour ceux jugés « propres ».