Billi, le terminal de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac dédié aux compagnies low cost, souffrait d’abord d’un manque de visibilité. « Les Bordelais et les habitués de l’aéroport connaissent ce bâtiment, ils savent le trouver », remarque Jean Chadoutaud, le directeur de l’ingénierie et de la technique à l’aéroport. « Mais nos passagers étrangers ne le connaissent pas forcément. Beaucoup se présentaient au hall B. Maintenant, on peut le voir depuis le fond du parking P2. » Au niveau de l’entrée principale, la façade culmine désormais à une quinzaine de mètres. Elle arbore le logo historique de Billi, une sorte de flèche.

À sa base, la largeur aussi a plus que doublé. L’accès au hall d’accueil de la zone des départs est à présent constitué d’un sas, avec de part et d’autre deux portes automatiques. « Avant, c’était une simple porte, dans un recoin, compare ce responsable. Lorsqu’il y avait de fortes affluences, on avait bien souvent un goulot d’étranglement au niveau de cette porte d’entrée et des remontées de files d’attente à l’extérieur, ce qui était évidemment très désagréable pour les passagers exposés à la pluie et au soleil. » L’extension fait 700 m².

La nouvelle entrée.

La nouvelle entrée.

GUILLAUME BONNAUD / SO

Dans la nouvelle configuration, livrée courant août, chaque zone est rapidement identifiable. Les comptoirs pour l’enregistrement des bagages sont en face. Sinon, si l’on n’a pas de bagages à mettre en soute et que l’on possède déjà sa carte d’embarquement, on file à gauche. Avant, il pouvait y avoir un moment d’hésitation. « Un parcours passagers optimisé, c’est un passager qui sait de lui-même où se rendre et qui va y aller le plus vite possible. C’est ce qu’attendent les compagnies low cost. »

« Plus joli »

Petit sondage parmi les voyageurs présents en ce jour d’inauguration, lundi 29 septembre. « C’est vrai que c’est plus joli, plus accueillant », observe Isabelle, en partance pour Minorque. « Avant, c’était assez venteux, puisqu’il n’y avait pas ce sas d’entrée. C’est assez réussi. »

L’autre changement majeur, c’est le confort thermique. « On fait quelque chose qui est vieux comme le monde, on utilise le principe de l’air chaud qui monte, expose Jean Chadoutaud. L’été, la nuit, on ouvre les ventelles. L’air chaud s’échappe naturellement et aspire l’air qui est en dessous. C’est ce qu’on appelle le free cooling. » Le jour, deux immenses ventilateurs font baisser « de l’ordre de 2 à 3 degrés la température ressentie ». Et l’hiver ? « Même principe. En le brassant, on déstratifie l’air, de sorte que le chauffage ne reste pas en haut. »

Pour le reste, des sièges ont été ajoutés et les sanitaires agrandis. Il y a également une nouvelle offre de restauration, de l’enseigne belge Le Pain quotidien, déjà présente gare Montparnasse et gare de l’Est, à Paris, dans les aéroports de Bruxelles, Mexico et Buenos Aires, mais implantée pour la première fois dans un aéroport français. L’ensemble des travaux de ce terminal, d’un coût de 3,5 millions d’euros, seront terminés « pour la fin d’année ».

Le nouvel espace de restauration, confié à l’enseigne Le Pain quotidien.

Le nouvel espace de restauration, confié à l’enseigne Le Pain quotidien.

GUILLAUME BONNAUD / SO

Petit rappel, à replacer autour d’un café matinal avec ses compagnons de voyage : le nom Billi est « un raccourci de ‘‘Bordeaux illico’’, pour représenter cette performance opérationnelle d’avoir un parcours passagers de 50 à 80 mètres entre la porte d’entrée et la porte d’embarquement ».