Une bataille judiciaire fait rage depuis plusieurs mois entre l’artiste de 35 ans et son ex-compagne, qui l’accuse de «violences psychologiques, sexuelles et physiques». Plusieurs plaintes ont été déposées de part et d’autre.
Nouveau rebondissement dans la bataille judiciaire féroce opposant le rappeur Nekfeu et la mère de son fils, qui l’accuse depuis plusieurs années de «violences psychologiques, sexuelles et physiques». L’artiste de 35 ans a été placé en garde à vue lundi 29 septembre dans le 15e arrondissement de Paris dans le cadre d’une enquête pour «viol», «agression sexuelle» et «violences» sur son ex-compagne, a appris Le Figaro d’une source proche du dossier, confirmant une information de Paris Match . Sa garde à vue a été prolongée ce mardi matin.
Depuis 2022, l’ancienne compagne de Nekfeu, avec qui le rappeur a un petit garçon de trois ans dont il a la garde depuis leur divorce, a déjà déposé plusieurs plaintes contre lui. Jusque-là, toutes ont été classées sans suite par le parquet de Paris.
Une bataille judiciaire
Le conflit entre l’artiste, de son vrai nom Ken Samaras, et son ex-compagne n’est pas nouveau. En novembre 2024, cette dernière avait «dénoncé auprès des services de police des faits de violences psychologiques, sexuelles et physiques commis durant leur relation, soit pendant près de quatre ans», avait fait savoir son avocate, Me Florence Fekom, dans un communiqué diffusé sur le réseau social X. «Après des années vécues dans le silence et la peur, elle ne dispose plus d’autre choix que de partager cette affaire publiquement, au vu du traitement judiciaire différencié dont elle pâtit depuis plusieurs mois», poursuivait l’avocate.
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Me Florence Fekom précisait que sa cliente avait dénoncé en 2023 aux services de police des faits de violences conjugales et de viols dont elle accuse son compagnon. Elle n’avait pas souhaité porter plainte à l’issue de sa déposition, avant de changer d’avis quelques mois plus tard.
Toujours selon son avocate, les policiers d’un commissariat parisien auraient refusé de prendre sa plainte en juin 2024. La jeune femme avait alors adressé un courrier au procureur de la République de Paris afin de pouvoir être entendue par un autre service et déposer officiellement plainte.
La riposte de Nekfeu
«L’ensemble de ce communiqué est faux», avait répondu Nekfeu dans un texte publié sur X par son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard. «Ces accusations ont déjà été classées sans suite par la justice et reviennent au moment même où elle (la plaignante, NDLR) a été interpellée hier soir pour la disparition inquiétante de mon fils de 3 ans», détaillait ce communiqué.
Peu avant le communiqué accusateur de son avocate, Me Florence Fekom, l’ex-compagne de Nekfeu avait en effet été placée en garde à vue par le commissariat du 17e arrondissement, pour «non-représentation d’enfant» entre le 26 octobre 2024 et le 3 novembre 2024, ainsi que le 22 septembre 2024. Sa garde à vue avait ensuite été levée pour «poursuite des investigations», selon le parquet de Paris.
Dans sa riposte, le rappeur précisait avoir obtenu la garde de son enfant en mars 2024 après que sa femme a essayé lui faire du «chantage financier». Cette dernière, selon lui, n’aurait jamais supporté la procédure de divorce engagée trois ans auparavant par l’artiste et tente «en désespoir de cause de salir (son) honneur en public».
«N’arrivant pas à parvenir à ses fins par la voie judiciaire, elle tente désormais en désespoir de cause de salir mon honneur en public», ajoutait le rappeur qui se disait «humilié» et «d’autant plus attristé» qu’il croit «fermement qu’il faut redoubler d’efforts pour faire entendre la voix des femmes victimes de violence».
Plusieurs plaintes déjà déposées, l’ex-compagne condamnée
Contacté en novembre 2024, le parquet de Paris indiquait au Figaro que l’ex-compagne de Nekfeu avait déjà déposé différentes plaintes contre lui. «Une plainte pour viol par conjoint, notamment une fois à Barcelone, déposée le 21 décembre 2022, a été classée le 14 septembre 2023, au motif que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée», précisait le ministère public.
«Après s’être rendue une première fois en commissariat, la requérante ne s’est présentée à aucun des huit rendez-vous que lui a proposés le service de police judiciaire désigné pour enquêter. Le mis en cause a contesté les faits dénoncés et apporté des échanges et témoignages en ce sens», détaillait le parquet.
Une dénonciation de «violence sur ex-conjoint» en présence d’un mineur avait également été classée le 22 janvier 2024, au motif que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée. La plaignante «dénonçait un “tête contre tête” et le fait que son ex-compagnon avait vivement attrapé la poussette un jour où il était venu chercher l’enfant», selon le parquet.
Enfin, une plainte pour «harcèlement sur ex-conjoint», avait également été classée le 16 mai 2024, là encore au motif que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée. La plaignante «dénonçait des contacts trop fréquents de son ex-compagnon ou des avocats de celui-ci dans le cadre de la procédure de divorce, prononcé en mars 2024, tandis que son ex-compagnon signalait régulièrement aux services de police se rendre en vain au domicile de son ex-compagne les jours où elle était censée lui remettre l’enfant, sans parvenir à le voir», indiquait le parquet de Paris.
Nekfeu, de son côté, avait également porté plainte à plusieurs reprises contre son ex-compagne pour «non-représentation d’enfant», alors que la résidence du petit garçon avait été fixée chez lui depuis leur divorce. «Deux de ces plaintes ont été classées au motif que des poursuites apparaissaient disproportionnées au regard de la situation», détaillait le parquet de Paris en novembre 2024. L’ex-compagne a néanmoins été jugée en mars dernier par le tribunal correctionnel de Paris pour «non-représentation d’enfant». Elle avait alors écopé de deux mois de prison avec sursis.