En avril, leur fille a été tuée de plusieurs coups de couteau par un lycéen hospitalisé en psychiatrie. Cinq mois plus tard, Effervescence vient de voir le jour. Une réunion de lancement a été organisée à Nantes lundi soir.
Effervescence : tel est le nom d’une nouvelle association lancée lundi soir à Nantes. Initiée par les parents de Lorène, une adolescente de 15 ans poignardée dans son lycée à Nantes le 24 avril 2025, elle vise à élaborer et financer des projets autour de la santé mentale de la jeunesse. «Ce n’est pas l’association des parents de Lorène. C’est une association avec les jeunes et pour les jeunes», a précisé le père de la jeune fille poignardée par un adolescent hospitalisé en psychiatrie, mais surtout secrétaire de la structure naissante, lors d’une conférence de presse lundi soir précédant une réunion ouverte à tous.
Les actions menées par l’association seront financées dans un premier temps grâce aux plus de 80.000 euros récoltés sur la cagnotte lancée par la famille de Lorène après le drame. Elles viseront entre autres à «aider les structures qui font de la prévention» et à les rendre plus accessibles aux jeunes.
«On est arrivés au pied du mur»
«Il existe plein d’initiatives intéressantes, pas toujours facile d’accès par manque de ressources et de financement. On s’est dit qu’il valait mieux chercher les trous dans la raquette et essayer d’en boucher certains plutôt que d’agrandir la surface», a détaillé la mère de Lorène, également présidente de l’association. «On est arrivés au pied du mur, on ne peut pas continuer comme ça. Beaucoup de gens veulent avancer sur ces sujets, alors pourquoi ne pas se réunir et faire cela ensemble ?», a-t-elle poursuivi. Si tous les projets sont ouverts, il a déjà été décidé qu’une petite partie de cette somme sera allouée à un projet d’art-thérapie au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, théâtre du drame.
En parallèle et pour l’avenir, Effervescence comptera aussi sur le mécénat d’entreprise et la collecte de dons lors d’événements. En juillet, une course solidaire intitulée «Run for Lorène» a été organisée et a permis de récolter 15.000 euros. Ce rendez-vous pourrait à l’avenir être dupliqué dans d’autres villes de France.
Vocation nationale
Fin avril, Lorène avait été mortellement poignardée, et trois autres lycéens blessés, par un élève de 16 ans. Le jour même de son interpellation, ce dernier avait rejoint un établissement de psychiatrie, car son état n’avait pas été jugé compatible avec le régime de la garde à vue. Quelques jours après les faits, le procureur de la République avait indiqué qu’«aucun mobile» ne pouvait être évoqué de «façon certaine». «Cette attaque aurait sans doute pu être évitée s’il y avait eu un suivi psychologique suffisant (…) Ce drame met en évidence le manque de prise en charge des jeunes sur le plan de la santé mentale», peut-on lire sur le compte Instagram de l’association.
«Il y a aujourd’hui beaucoup de freins, qu’ils soient géographiques, financiers ou en termes de délais», a souligné la mère de l’adolescente. Les parents de Lorène espèrent également pousser «les politiques locaux et nationaux» à se saisir de ces questions «prioritaires».