La Commission européenne a dévoilé, ce mardi, une initiative d’envergure visant à transformer le paysage de l’épargne continentale. Au cœur de cette stratégie pour une nouvelle Union de l’épargne et de l’investissement (UEI) : la création d’un Compte d’Épargne et d’Investissement (CEI) européen. L’objectif est clair : détourner les capitaux considérables — plus de 35 500 milliards d’euros d’épargne au total — des dépôts bancaires peu rémunérateurs vers les marchés financiers, afin d’injecter des fonds vitaux dans l’économie réelle et soutenir la compétitivité face aux géants américains et chinois.
Le constat dressé par Bruxelles est sans appel. Les citoyens européens, grands épargnants, « gardent une part trop importante en dépôts où le rendement est très faible ou, avec l’inflation, même négatif en termes réels », déplore Maria Luís Albuquerque, commissaire européenne aux Services financiers. Cette préférence marquée pour l’épargne de précaution prive les entreprises européennes de financements essentiels, un phénomène qui prend une acuité critique alors que l’UE cherche à accélérer ses transitions écologique et numérique. Dans un scénario optimiste, la Commission estime qu’une participation accrue des particuliers aux marchés pourrait générer plus de 1,2 trillion d’euros d’investissement supplémentaire en actifs de l’UE sur dix ans.