L’an dernier à Misano, Gigi dall’Igna décide de proposer le deuxième guidon d’sine à Marquez plutôt qu’à Martin. D’abord il y a urgence, Pramac est alors prêt à d’énormes sacrifices financiers pour s’offrir Marquez. On peut par exemple imaginer Martin en factory et Marquez chez Pramac mais Ducati venait de perdre le titre au bénéfice de son team satellite, les sponsors font les gros yeux, on ne prend pas de risques. Justement, à l’époque, j’ai longuement discuté au téléphone avec un ami, très proche de Gigi, qui m’a dit que Martin avait une image de scoumoune. Déjà en Moto3, avant son titre il s’est fait mal souvent, au point de mettre quatre ans pour décrocher le titre, alors qu’il est surdoué. En Moto2, il ne décroche que deux victoires en deux ans. Bref il est tout sauf un ouragan. Et chez Ducati on a envie d’ouragans. En MotoGP Martin démarre fort mais là encore, il lui faut quatre ans pour décrocher le titre. On sait que cette année, avec un paquet d’accidents en essais de début d’année, puis en entraînement, puis à nouveau au Japon avec une sale fracture de la clavicule après un premier virage en mode kamikaze, on ne l’aura pas vu ! Alors que le boss de Pramac dit ouvertement que les deux seuls pilotes à pouvoir battre Marquez sont Martin et Quartararo. Il y a d’autres exemples que Martin, son coéquipier Bezzecchi bien sûr. Auteur de choses magnifiques avant le Japon, il arrive à quelques points de Bagnaia au général, et c’est le drame. Harponné à Motegi par Martin en sprint (et blessé de façon plus importante que prévu) après avoir bien raté sa qualif, il est maintenant à dache d’un Bagnaia qui peut même commencer à rêver de la deuxième place au général, Alex Marquez ne brille plus depuis plusieurs GP. Alors finalement, le retour de la niaque de Bagnaia, qui coïncide avec un coup de chance manifeste au Japon, on sait que le milieu des sports mécaniques est plus superstitieux qu’un druide gaulois, est un signe énorme. On verra si ça dure, mais dans la tête d’un pilote dévasté, ce genre de truc est un déclencheur, dans un sens comme dans un autre. Et on va peut-être enfin voir de vraies bastons avec son coéquipier !
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