L’audience s’est achevée ce mardi. Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne (Loire), et sept autres prévenus étaient jugés depuis la semaine dernière au tribunal correctionnel de Lyon dans l’affaire du chantage à la sextape. L’audience a été levée à la mi-journée juste après une dernière intervention de l’élu, soutenant à nouveau son innocence à la barre, selon Le Progrès.
La défense a plaidé la relaxe. Gaël Perdriau « n’a jamais eu la vidéo et aucun écrit ne montre qu’il a donné son aval à cette odieuse opération », a déclaré Me Jean-Félix Luciani, en demandant de déclarer son client non coupable « au bénéfice du doute ».
« Je comprends leur souffrance, mais je n’en suis pas le responsable »
« Je dis aux victimes et à leurs familles que je comprends leur souffrance, mais je n’en suis pas le responsable », a aussi déclaré Gaël Perdriau ce mardi, en référence principalement à son ancien premier adjoint, Gilles Artigues. C’est ce centriste catholique opposé au mariage homosexuel qui a été filmé à son insu en janvier 2015 avec un prostitué dans une chambre d’hôtel à Paris.
Des membres de l’entourage du maire ont admis avoir comploté pour le piéger et ont assuré avoir agi avec l’aval de Gaël Perdriau qui, selon eux, voulaient « tenir » son premier adjoint dont il doutait de la loyauté. Ils « ont été traités comme des témoins à charge, alors qu’ils sont des prévenus qui mentent pour tenter d’atténuer leur responsabilité, et ça marche ! », a déploré Me Luciani. Quant à l’enregistrement d’une conversation, où l’on entend Gaël Perdriau évoquer une diffusion de la vidéo compromettante « en petits cercles », il « pourrait peut-être faire apparaitre l’infraction de menace, mais elle ne peut pas être qualifiée de chantage ou de tentative », a plaidé l’avocat.
Concernant le versement de 40 000 euros de subventions à deux associations stéphanoises, qui ont ensuite rémunéré l’auteur du piège, Me Luciani a relevé qu’il n’y avait eu « aucune irrégularité » dans la procédure d’attribution de ces fonds publics et que la procureure avait requis la relaxe pour les couples qui dirigent ces organisations.
Cinq ans de prison requis, dont trois ferme
Le jugement dans cette affaire sera rendu le lundi 1ᵉʳ décembre à 9 h 30. Lundi, le tribunal correctionnel de Lyon a requis cinq ans de prison, dont trois ferme et non aménageable et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate à l’encontre de Gaël Perdriau.
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