Ce restaurateur a été victime d’un mauvais concours de circonstances, selon l’inspecteur en chef de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection. Il n’aurait jamais dû pouvoir entrer dans la salle où les œuvres sont analysées pendant que la machine est en fonctionnement.

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Publié le 30/09/2025 21:17

Temps de lecture : 3min

Une sculpture antique en bronze est analysée à l’aide de la dernière version de l’Accélérateur Grand Louvre d'analyse élémentaire (Aglaé), le 21 novembre 2017 au musée du Louvre, à Paris. Image d'illustration. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Une sculpture antique en bronze est analysée à l’aide de la dernière version de l’Accélérateur Grand Louvre d’analyse élémentaire (Aglaé), le 21 novembre 2017 au musée du Louvre, à Paris. Image d’illustration. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Un restaurateur-archéologue du Louvre a été irradié par l’accélérateur de particules servant à analyser les œuvres d’art et les objets anciens, a appris France Inter mardi 30 septembre auprès du musée du Louvre. L’incident est survenu au mois de juillet dernier, signalé début août sur le site de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANSR), a été révélé par le quotidien Le Monde. Le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) a déclaré à l’ASNR cette irradiation « d’un travailleur par le faisceau de l’accélérateur de particules » nommé Aglaé, peut-on lire dans un communiqué publié par l’ASNR sur son site internet. Cet accélérateur se trouve dans les sous-sols du musée du Louvre.

C’est en voulant expertiser une trompette exceptionnelle datant de la période antique que ce restaurateur-archéologue a passé son bras devant le faisceau et a été brûlé au premier degré. Moins sensibilisé que les physiciens au danger des rayonnements ionisants, il a été victime d’un mauvais concours de circonstances, précise Christophe Quintin, inspecteur en chef de l’ASNR. « C’est de la méconnaissance du risque et une panne matérielle » qui sont à l’origine de cet incident. « Ces appareils sont assez dangereux, il y a des automates de sécurité qui font qu’on coupe la machine quand on entre dans la pièce » où se trouve cet accélérateur. « L’automate a dysfonctionné », il n’y a donc pas eu d’alarme, mais « il y a aussi une cause organisationnelle ». 

L’incident grave, de niveau 3 sur une échelle de 0 à 7, a conduit à arrêter la machine. Les procédures et les formations sont en train d’être revues pour que cet accident reste isolé, explique Claire Pacheco, responsable de l’accélérateur de particules Aglaé. « C’est un stress énorme que de manipuler les objets du patrimoine. Non seulement on fait une manipulation avec un accélérateur, on doit aussi gérer des objets du patrimoine qui sont très fragiles, qui demandent un vrai savoir-faire. Donc en fin de journée, la vigilance baisse, mais c’est à nous de réfléchir à l’ergonomie de notre machine », analyse-t-elle. Car ce restaurateur-archéologue n’aurait jamais dû pouvoir entrer dans la salle où les œuvres sont analysées pendant que la machine est en fonctionnement. 
 
L’irradiation « a engendré un érythème au niveau de l’impact du faisceau sur le bras » du restaurateur, « c’est-à-dire une brûlure radiologique du premier degré qui se manifeste par une rougeur de la peau » provoquée par « des rayonnements ionisants », écrit l’ANSR. Aujourd’hui, le restaurateur victime de cette irradiation va bien. « Il est suivi d’un point de vue médical », explique Christophe Quintin. Aglaé, qui fonctionne jour et nuit et passe en revue des centaines d’œuvres d’art, doit redémarrer en novembre avec le feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection.