Depuis le faux-départ d’août (nul contre Avranches et défaite contre Granville), l’entraîneur des Girondins Bruno Irles, sous contrat jusqu’en juin prochain, sait vivre à la merci de toute(s) contre-performance(s) dans la course à la montée. Mais la première (r) évolution de l’ère National 2 au club bordelais n’est pas arrivée là où tout le monde avait les yeux rivés : présent au Haillan ce matin, le directeur sportif John Williams n’est pas sorti au bord du terrain lors de l’entraînement. Il a annoncé après la séance sa décision de stopper ses fonctions au club, après l’avoir fait un peu plus tôt au président Gérard Lopez.

Si les deux postulats ne sont pas liés, les remous liés à l’information de RMC d’un ultimatum – démenti par toutes les parties – pour l’entraîneur avant la venue d’Angoulême (1-1), avaient mis en exergue quelques incompréhensions en interne entre John Williams et la direction présente au Haillan (le directeur général Arnaud Saint-André, le vice-président Arnaud De Carli). « Il n’y a pas de conflit. J’intervenais depuis plus d’un an comme bénévole et, à un moment, il faut que ça s’arrête », répondait l’intéressé ce mardi après-midi à Sud Ouest.

« Je travaille avec cinq recruteurs, on s’est tous mis au service du club avec passion »

Pas d’opposition frontale, mais un problème de fond. Au mois de mai, Arnaud Saint-André avait annoncé l’intention de voir John Williams, toujours en poste à Amiens (Ligue 2) via un contrat de prestation de sa société, plus présent sur le site. Le Lormontais d’origine, résident à Bayonne, y était favorable mais officiait depuis août 2024 sans contrat. Venant régulièrement durant le mercato, il était moins présent à un moment où la défaite de l’équipe première à Saint-Malo a fait tanguer (2-1). Début septembre, Arnaud Saint-André avait indiqué espérer trouver un accord.

« Je travaille avec cinq recruteurs (dans sa structure, NDLR), on s’est tous mis au service des Girondins avec beaucoup de passion » souligne le Franco-Britannique, qui répond ne pas avoir reçu de proposition du club.

Saada, seul avec Irles

Choisi par le président Gérard Lopez après le dépôt de bilan et la confirmation de la rétrogradation en N2 pour reconstruire un effectif en urgence, John Williams avait recruté 16 joueurs dont 14 fin août début septembre, avec des bons coups (Carroll, Trichard, Merdji, Diabaté, Louveau…) et quelques ratés (Mutyaba, Diallo, Karim, Diaw). Toujours non lié au club, il avait accepté d’orchestrer avec Bruno Irles le changement de projet de jeu et de profils souhaité, avec 16 recrues cet été. Quelques choix ont fait débat mais l’entraîneur s’avouait satisfait à la reprise.

Le départ de John Williams laisse Bruno Irles et son staff seuls dans la cellule sportive avec le coordinateur Karim Saada, également présent en pointillé à Bordeaux. Pour le remplacer, Gérard Lopez et ses bras droits devront choisir entre un profil d’un permanent amené à poursuivre la reconstruction la politique sportive du club dans son ensemble ou, comme John Williams, un profil plus « recruteur ».

Le tout alors que, comme annoncé par Ici Gironde, le club a lancé des procédures de licenciement envers deux salariés conservés après le plan social – le préparateur physique Quentin Barat, écarté de l’équipe première en janvier dernier et depuis aux côtés de la réserve et la formation – et le chargé de billetterie et événementiel, en vue « d’optimiser » les effectifs. Contactés par « Sud Ouest », le président Gérard Lopez et les dirigeants n’avaient pas donné suite à 21 heures, ce mardi soir.

BEUGRE DE RETOUR
De retour à Bordeaux dimanche, l’attaquant Étienne Beugre, qui était bloqué en Côte d’Ivoire depuis juillet faute de visa de travail, a repris l’entraînement. Si le club avait indiqué ne plus compter sur lui cet été, il reviendra dans la concurrence, sauf solution de sortie, quand il aura repris du rythme. Blessé le 6 septembre, l’ailier Royce Openda est apte pour le voyage à Poitiers samedi.