Par
Thibault Nadal
Publié le
1 oct. 2025 à 6h04
C’est un chiffre édifiant. En France, un vol d’accessoire de véhicule est commis toutes les trois minutes, soit une progression de 10 % en un an, selon un dernier bulletin de conjoncture du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), révélé par Le Figaro. Parmi les cinq villes les plus touchées, deux se trouvent dans les Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence et Marseille avec entre trois et cinq faits pour 1000 habitants. Marie et son mari ont été confrontés à cette situation huit fois sur les 17 dernières années. Face à cette récurrence, ils ont décidé de quitter la cité phocéenne.
Le couple contraint de s’adapter dans l’achat de nouveaux véhicules
Le couple est installé depuis 2008 dans les tours au Roy d’Espagne dans le 9e arrondissement de Marseille. En 17 ans, ils ont été confrontés huit fois à la vandalisation de leurs voitures, voire au vol de pièces détachées : capots, roues, tableaux de bords, banquette arrière ou rétro… Tout y est passé. « Un jour, ils ont pris un véhicule », regrette Marie.
Disposant d’un garage fermé pour leurs automobiles personnelles, ils sont en revanche contraints de laisser leurs voitures de fonction sur un parking extérieur. Au fil de ces actes de vandalisme, le couple a constaté une chose : les marques Renault et Peugeot sont prisés par les voleurs.
Alors, face à cette situation, Marie et son époux ont « changé leur fusil d’épaule pour l’achat d’une voiture ». Exit les deux marques françaises, place à une Honda ou une Lexus. « Des modèles dont tout le monde se désintéresse », explique-t-elle auprès d’actu Marseille.
La dernière dégradation, « la goutte de trop »
Mais après une période d’accalmie de plusieurs années, le couple a de nouveau été confronté à la dégradation d’un véhicule, une Golf de fonction, en avril 2025. Le capot, des pièces à l’intérieur et le pare-chocs avant ont été volés pour un « préjudice de 9000 euros pris en charge par le travail » du mari.
Pour Marie, c’est la « goutte de trop ». La décision est prise de quitter Marseille et le Roy d’Espagne. « La réflexion est née après le vol de la Golf. On n’en peut plus de vivre dans un quartier où on ne peut pas laisser sa voiture en extérieur. »
On a l’impression que rien ne bouge malgré nos nombreuses plaintes. On est dans une ville où c’est de plus en plus compliqué de laisser son matériel en extérieur. C’est devenu un marché à ciel ouvert.
Marie
Habitante du Roy d’Espagne à Marseille
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Des assurances qui coûtent de plus en plus cher
Une décision prise aussi par les contraintes financières qui pèsent sur le couple. Car cette répétition des vols a un coût quotidien. « Plus vous avez de préjudices, plus votre assurance vous coûte », concède avec amertume Marie.
Des centaines d’euros par mois dans leur cas, rien que sur leurs véhicules personnels. Parce qu’ils ont été obligés de prendre des assurances tous risques afin d’éviter de devoir payer de leur poche les réparations.
Les quartiers sud très touchés
Après ce dernier vol, Marie a décidé de partager sa mésaventure sur les réseaux sociaux. Un post qui a trouvé de l’écho auprès de nombreux habitants des quartiers sud, comme à Gouffone ou Bonneveine.
Christine La Rocca, présidente du Ciq de Bonneveine dans le 8e arrondissement, n’hésite pas à relayer sur Facebook les cas qui lui parviennent. À la suite d’un appel à témoins pour recenser les victimes, elle se montre frappée par le nombre de témoignages reçus. « C’est saisissant », écrit-elle.
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Sur son secteur, les vols de pièces détachées se multiplient ces dernières années. Face à récurrence, la présidente se désole de ne pas être écoutée par les autorités. « Cela fait cinq ans que l’on réclame sans succès l’installation de caméras de surveillance. »
Mais le nord de la ville est aussi touché. Dernièrement, sur X, c’est le sénateur d’extrême droite des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, qui a surpris un homme en train de « dépecer » sa voiture, installée dans le quartier des Oliviers (13e).
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