Le paradoxe est vertigineux. “Bien que Taïwan se considère comme un allié de premier plan de l’Ukraine, appliquant des sanctions contre Moscou, l’île est en même temps devenue le plus grand importateur mondial de naphta de Russie”, tance le quotidien taïwanais Lienhepao, plutôt hostile au président Lai Ching-te.

Le naphta est un dérivé du pétrole utilisé dans la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques qui constituent l’épine dorsale de l’économie taïwanaise – et qui sont tout aussi vitaux pour l’industrie mondiale, en particulier dans le numérique et l’intelligence artificielle (IA).

Or, au premier semestre 2025, Taïwan a importé pour 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) de naphta russe, selon les révélations, ce mercredi 1er octobre, d’un rapport élaboré par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, un groupe de réflexion finlandais qui a travaillé en collaboration avec un consortium d’ONG européennes, russes et taïwanaises.

170 000 drones russes

“Cette somme est suffisante pour financer 170 000 drones aériens Gerbera, couramment utilisés dans les frappes aériennes contre l’Ukraine”, remarque le journal en ligne ukrainien The Kyiv Independent.

Surtout, ces importations représentent un bond de 44 % par rapport à celles du premier semestr