Par

Arthur Frand

Publié le

1 oct. 2025 à 18h22

Elle est venue de Londres avec enthousiasme. Pour Alice Light, l’Ultra-trail Nice Côte d’Azur, qui avait lieu du 25 au 28 septembre à Nice (Alpes-Maritimes) était un rendez-vous important. Un moment de joie aussi, et l’aboutissement d’une préparation.
Mais samedi 27 septembre, elle a déchanté et n’a pas pu finir la course sur laquelle elle s’était engagée, le 100K (111 km). Elle estime avoir été victime d’une erreur d’aiguillage au premier point de contrôle puis mise hors course de manière arbitraire. Ce que réfute l’organisation de la course.

Dossard 3473, Alice Light, originaire de Machynlleth (Pays de Galles), a pris le départ à Roubion, à 10h. Cette passionnée de course à pied, qui va avoir 49 ans, voulait prouver à sa fille de 15 ans et à toutes les femmes du monde que l’on peut « suivre ses rêves ». Mais son aventure a pris fin très rapidement, trop rapidement.

« On m’a clairement indiqué la direction à suivre »

« Ma course s’est terminée brusquement au point de contrôle 1. J’ai demandé la bonne direction à un groupe d’hommes avec des vestes et tee-shirts de l’UTMB. En descendant la colline, j’ai perdu le point de contrôle de vue, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Mais le personnel m’avait clairement indiqué la direction à suivre. J’ai également vu un sachet de gel vide, signe qu’un coureur était passé par là, alors j’ai continué… », raconte Alice Light à actu Nice.

Perdue hors du parcours, elle a fait demi-tour

Cette dernière a perdu son chemin juste après le passage au col de la Sinne (après 13,7 km de course), lieu du premier point de contrôle sans assistance. Elle s’est enfoncée dans l’arrière-pays pendant plus de 2 kilomètres environ. Son signal GPS lui a aussi joué des tours. Alors, en panique, Alice Light est revenue sur ses pas.

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Lorsque je suis remontée au premier point de contrôle, il était trop tard. Les derniers coureurs étaient passés, les balayeurs étaient partis et ils avaient arrêté le chronomètre. Malgré mes protestations, ils ont coupé mon traceur GPS, déchiré un morceau de mon dossard et ma course s’est terminée en quelques secondes. J’ai été envahie par les larmes et la colère. Ça faisait beaucoup.

Alice Light
Traileuse britannique

« Je pense qu’ils voulaient se débarrasser de moi »

La Britannique a insisté pour continuer sur le parcours, mais de son côté comme le prouve son compte Strava. « Je n’étais plus suivie, j’étais seule. Avec le recul, je pense qu’ils voulaient juste se débarrasser de moi. J’avais l’impression de leur rendre service ! », estime Alice Light.

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La Britannique s’est rendue jusqu’au point de contrôle 2, hors course. « Le personnel était choqué de me voir. Ils ne savaient pas qui j’étais ni d’où je venais. Le responsable du point de contrôle 1 a omis d’en informer le point de contrôle suivant », juge Alice Light.

Alice Light portait le dossard 3473 sur le 100M cde l'UMB Nice.
Dossard 3473 sur le 100M de l’UMB Nice, Alice Light avait pris soin de mettre sa nutrition dans des sachets pour les différents points de ravitaillement. (©Alice Light)« N’importe qui peut porter un vêtement de l’UTMB » : les explications de l’organisation

Mais cette coureuse britannique a-t-elle vraiment été mise hors course de manière volontaire ? L’organisation de l’UTMB Nice Côte d’Azur, elle, reste perplexe.

« Il est bien marqué qu’elle a abandonné à 14h, après 3h29 de course (3,9 km/h de moyenne), au Col de la Sinne. Cela veut dire que c’est sa décision, pas celle de l’organisation. Lorsqu’une personne est mise hors délais par les commissaires, c’est bien précisé. D’autant qu’il n’y avait pas de barrière horaire au premier point de contrôle donc personne ne pouvait la forcer à s’arrêter à cet endroit-là. Après, il est possible qu’elle ait été catégorisée comme abandon car elle n’a passé aucun autre point de contrôle », explique l’organisation de l’évènement, contacté par actu Nice.

« C’est assez surprenant honnêtement. Du balisage bien visible est mis en place tous les 200 à 300 mètres. Comment s’est-elle retrouvée aussi loin, seule ? Si on ne voit pas de balisage au bout de 500 mètres, il faut s’inquiéter. De plus, il n’y a pas d’aiguillage humain, il est impossible qu’on lui ait dit de prendre à gauche au lieu d’aller à droite. N’importe qui peut porter un vêtement de l’UTMB. La personne qui l’a conseillée n’est peut-être pas commissaire. Se repérer, c’est de la responsabilité du coureur », se défend l’organisation

Alice Light, elle, n’en démord pas. « Je n’avais aucune raison de jeter l’éponge. Venir à Nice était un gros engagement : financier et humain. J’étais là pour prendre la bonne route et aller au bout », contre argumente-t-elle.

« Ce n’était pas mon heure »

Pour cette « ultra runneuse », qui avait fait deux semaines d’entraînement dans les Alpes en août, la pilule est difficile à avaler. La veille de la course, vendredi 26 septembre, Alice Light avait réussi évacuer son stress. « Avant la remise des dossards, j’étais en larmes, submergée par le stress. J’ai donc essayé de me calmer en faisant une petite méditation et une promenade au soleil avant que tout ne se mette en place », raconte-t-elle.

Le jour de la course, rien ne s’est déroulé comme prévu. Mais ce n’est que partie remise pour cette passionnée de trail. « Ce n’était pas mon heure », dédramatise Alice Light, qui a tout de même pu découvrir des « paysages époustouflants » selon ses dires. À l’avenir, elle souhaite « que les organisateurs de l’UTMB Nice et d’autres courses prennent davantage soin de leurs coureurs ». Cette Londonienne espère même revenir sur la Côte d’Azur pour retenter l’expérience.

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