Par

Aurélien Delavaud

Publié le

1 oct. 2025 à 21h16

C’est un véritable problème de santé publique, depuis quelques années. Le protoxyde d’azote, inhalé sous forme de ballons, est devenu une vraie drogue pour certains. D’autant plus que ce « gaz hilarant » peut se trouver tout à fait légalement dans le commerce. Mais c’est aussi devenu un enjeu pour la protection de l’environnement. Dans les rues d’Elbeuf (Seine-Maritime), il est possible de retrouver ces bonbonnes de gaz usagées un petit peu partout : directement sur les trottoirs, dans les buissons, dans les poubelles pour les consommateurs les plus « délicats »… D’une manière ou d’une autre, elles finissent prises en charge par les agents de la Ville responsables de la propreté de l’espace public. Jusqu’à ce qu’un vrai problème se pose : que faire de ces déchets dont personne ne veut ?

Impossible à jeter en l’état

« On ne peut pas les jeter et la déchetterie n’en veut pas, justifie François Bria, le responsable des espaces publics à la Ville. Le problème, c’est qu’il reste toujours un peu de gaz à l’intérieur. Si on les coupe ou si on les écrase, ça peut exploser. »

Dans une communication, la mairie précise même que dans certains cas, ces bonbonnes ont « causé des dégâts importants » en explosant dans les fours du Smedar.

Et le problème ne va pas aller en s’arrangeant, alors que le responsable assure que ses équipes « en trouvent de plus en plus ».

Un indicateur pour le prouver ? En 2024, la Ville indique qu’elle a rempli trois grosses poubelles de 600 litres avec des bonbonnes vides. En 2025, deux poubelles sont déjà pleines depuis un moment.

Une solution très chronophage

Pendant longtemps, ces contenants indésirables étaient tout simplement stockés dans les locaux des services techniques. Puis les agents ont trouvé un moyen de s’en débarrasser.

Comme ce qui pose problème, c’est qu’elles ne soient pas totalement vides, on a un agent qui s’occupe de les vider avec un outil spécial. Ensuite, il peut les découper et à partir de ce moment-là ça redevient un déchet en métal comme les autres, que l’on peut envoyer au recyclage.

François Bria, responsable des espaces publics à la ville d’Elbeuf

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La démarche est vertueuse, mais elle a un inconvénient de taille : « Ça représente un temps de travail de dingue ! » Un temps qui est payé par la Ville et pendant lequel cet agent ne peut pas se consacrer à ses missions habituelles.

Un agent se charge de découper les bonbonnes pour pouvoir enfin les recycler.
Un agent se charge de découper les bonbonnes pour pouvoir enfin les recycler. ©Ville d’Elbeuf

« À la fin, on a un déchet entièrement recyclé, donc c’est positif, mais c’est une grosse charge de travail en plus qu’il n’y avait pas il y a quelques années. Si ça continue comme ça, il va falloir se poser des vraies questions, surtout pour la santé publique », conclut le responsable des espaces publics.

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