Condamnation de Nicolas Sarkozy : à Nice, son nom donné à une place fait polémique, elle est très symbolique

Christian Estrosi, maire de Nice, a décidé de donner le nom « Nicolas Sarkozy » à un parvis symbolique, ce qui n’est pas du goût des oppositions au Conseil municipal.

Être condamné dans l’affaire des financements libyens (il a fait appel) ne l’empêche pas d’être encore estimé par de nombreux hommes politiques, dont Christian Estrosi, maire (Horizons) de Nice. Il a proposé de donner le nom « Nicolas Sarkozy » à une place très symbolique. Une idée validée par le Conseil municipal ce mercredi 1er octobre, moins d’une semaine après la décision du tribunal… et en présence de Louis Sarkozy, fils de l’ancien président, assis sur le banc du public.

« J’ai décidé de donner le nom de Nicolas Sarkozy au futur parvis de notre Hôtel des polices municipales et nationales », a écrit le maire de Nice. Un hommage à « un homme d’État qui a toujours soutenu notre ville ». Le nom du parvis où siègeront les forces de l’ordre portera donc le nom d’un homme condamné pour « association de malfaiteurs » – fait que Nicolas Sarkozy conteste, et pour lequel il a fait appel. Par ailleurs, lors de son mandat entre 2007 et 2012, plus de 13.000 postes de forces de l’ordre, membres de la police nationale ou de la gendarmerie, ont été supprimés, selon un rapport parlementaire publié en octobre 2014.

« Le chef-d’œuvre de l’absurde »

Christian Estrosi justifie le choix du nom de Nicolas Sarkozy comme « l’occasion de saluer l’action déterminante qu’il a menée, d’abord comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la République, en faisant de la sécurité une priorité nationale ». La présidente du tribunal qui a condamné en première instance l’ancien président a pourtant insisté sur la gravité des faits, qui sont « de nature à altérer la confiance des citoyens ». Le maire de Nice n’évoque pas la condamnation de l’ancien président. Après l’annonce de la décision du tribunal, il avait toutefois posté sur le réseau X un message de soutien à son « ami », « celui que je considère comme un frère ».

« Donner le nom de Sarkozy [au parvis d’un commissariat], c’est comme si on donnait à une caserne de pompier le nom d’un pyromane », a réagi auprès de Nice-Matin Juliette Chesnel-Le Roux, cheffe de file de l’opposition écolo et tête de liste PS-PCF-Les Écologistes aux élections municipales de 2026. Elle estime même que c’est « le chef-d’œuvre de l’absurde ». Les gauches, dont les Écologistes, ont voté contre la proposition de donner le nom de l’ancien président au parvis lors du Conseil municipal.