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Publié le 01/10/2025 21:01

Mis à jour le 01/10/2025 22:01

Temps de lecture : 3min – vidéo : 4min

Extrait d'un enregistrement diffusé au procès de Cédric Jubillar.

Extrait d’un enregistrement diffusé au procès de Cédric Jubillar.
(FRANCE 2)

4min

Cet enregistrement a été diffusé mardi lors du procès. Durant toute la conversation, le peintre-plaquiste parle de sa femme au passé.

C’est un enregistrement inédit, diffusé lors du procès, mardi 30 septembre : les mots de Cédric Jubillar, trente-trois heures seulement après la disparition de sa femme, en décembre 2020. Une conversation privée avec deux proches de Delphine Jubillar-Aussaguel, enregistrée à son insu. La scène se passe dans la cuisine de leur maison de Cagnac-les-Mines. Le peintre-plaquiste évoque alors leur projet de divorce. « On s’était donné un mois, un mois et demi, pour sauver le couple (…) Elle me dit : ‘Non non mais ça sert à rien. De toute façon, ma décision est prise : je suis déjà très loin dans ma tête’. »

A la question, « elle avait rencontré quelqu’un ? », Cédric Jubillar répond : « J’en sais rien, j’ai des doutes, mais je n’ai aucune preuve réelle de ça. » Il compare ensuite leur relation à « un couple de colocataires ».

« On n’était là que pour la maison et les enfants, et c’est tout. »

Cédric Jubillar

dans un enregistrement diffusé lors du procès

Durant toute la conversation, Cédric Jubillar parle de sa femme, Delphine, au passé. Puis il évoque son travail, sa maison, reproche à Delphine Aussaguel de ne plus s’occuper de sa famille. Habilement, les deux hommes l’interrogent alors sur le soir de la disparition.

– « Qu’est-ce qu’elle avait comme chaussures ?

– Des espèces de boots, des trucs chauds.

– Et un jean et sa doudoune blanche d’hiver ?

– Et le pyjama dessous. »

Le cousin s’étonne alors. Comment Cédric Jubillar pouvait-il connaître sa tenue alors qu’il affirme qu’il dormait ? L’intéressé se reprend. « Enfin, c’est ce que je suppose. Mais moi à 4h10, moins 10, moins le quart, c’est la petite qui m’a réveillé et personne dans le lit. Je me suis dit, elle s’est endormie sur le canapé (…) Personne. Bon elle est aux WC ? J’ai pas fait gaffe. Salle de bain ? Puis là, j’ai commencé un peu à l’appeler. Je fais : ‘T’es là ? T’es par là ?’. Rien. »

Pendant ces 20 minutes de conversation, Cédric Jubillar n’évoque pas le fait que Delphine Aussaguel puisse être en danger. « Ce que dit Cédric Jubillar (…) est tout sauf anodin. Il la critique, il dit qu’elle ne foutait rien, qu’elle ne préparait pas Noël. Des mots qui, trente-trois heures après sa disparition, questionnent grandement », estime Mourad Battikh, l’un des avocats de la famille de Delphine Aussaguel.

À la fin de l’enregistrement, le cousin de Delphine l’encourage une dernière fois à se confier. « Je vais essayer de chercher, je vais essayer de me remotiver, parce que je dois t’avouer que je suis dans le néant », déclare Cédric Jubillar. Un des deux hommes lui répond : « Courage, tu sais qu’on est là ». On entend alors le peintre-plaquiste sangloter. 

Du côté de la défense, les avocats balaient d’un revers de main cet enregistrement « pirate ». « Vous avez des personnes qui viennent, qui veulent en savoir plus, qui ont déjà une certaine conviction, qui posent des questions, ils y répondent et à la fin, ils s’effondrent dans les bras de ces deux personnes. Chacun pensera ce qu’il veut de cet audio », estime Emmanuelle Franck. Au moment de cet enregistrement, les gendarmes ont déjà commencé leur enquête. Les soupçons sur Cédric Jubillar viendront quelques semaines plus tard.