Maxar Technologies – via AFP
L’Ukraine s’alarme ce mercredi 1er octobre d’un bombardement russe contre la centrale de Tchernobyl. (Photo satellite datée du 10 mars 2022 montrant la centrale de Tchernobyl, passée sous contrôle des Russes pendant près d’un mois.)
INTERNATIONAL – Une nouvelle infrastructure énergétique lourdement frappée. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé ce mercredi 1er octobre Moscou d’être une « menace mondiale », après un bombardement russe sur l’ancienne centrale de Tchernobyl. Cet évènement s’ajoute à la coupure d’électricité depuis plus d’une semaine qui touche la centrale nucléaire de Zaporijjia.
L’alimentation en électricité de la structure de confinement abritant la partie de la centrale de Tchernobyl, détruite pendant la catastrophe nucléaire en 1986, a été coupée par un bombardement russe, a expliqué Kiev.
« Chaque jour où la Russie prolonge la guerre, refuse de mettre en œuvre un cessez-le-feu complet et fiable, et continue de frapper tous nos sites énergétiques, y compris ceux essentiels à la sûreté des centrales nucléaires et autres installations nucléaires », a dénoncé Volodymyr Zelensky sur Facebook.
L’Arche de Tchernobyl touché
L’Ukraine, alors république soviétique, avait été en 1986 le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l’Histoire lorsque le réacteur de Tchernobyl avait explosé, contaminant de vastes territoires en Europe, mais surtout en Ukraine, en Russie et au Bélarus.
Avec les frappes russes, le ministère ukrainien de l’Énergie a dénoncé mercredi sur Telegram « une situation d’urgence dans les installations de la centrale nucléaire de Tchernobyl », où des spécialistes s’efforcent de rétablir le courant. « À la suite de surtensions, le Nouveau confinement de sécurité, une installation clef qui isole le quatrième réacteur détruit de la centrale nucléaire de Tchernobyl et empêche la libération de matériaux radioactifs dans l’environnement, s’est retrouvé sans alimentation électrique », selon le ministère ukrainien.
Le Nouveau confinement sécurisé – ou Arche de Tchernobyl -, achevé en 2016, est une vaste structure métallique recouvrant les vestiges du réacteur numéro 4 et empêchant la libération de matériaux radioactifs. Une attaque de drone russe l’a endommagé en février, sans entraîner une augmentation des radiations, selon les autorités ukrainiennes.
La plus longue coupure à Zaporijjia
L’Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusées depuis le début du conflit de cibler des sites nucléaires, suscitant des avertissements de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
L’armée russe s’était emparée de la centrale nucléaire de Tchernobyl, désaffectée, au premier jour de son offensive en février 2022, avant de se retirer un mois plus tard. Moscou s’est également emparé de la centrale nucléaire de Zaporijjia dans le sud de l’Ukraine, la plus grande installation nucléaire d’Europe. Elle la détient toujours.
Moscou a affirmé mercredi que la situation était « sous contrôle » à Zaporijjia, privée d’alimentation électrique extérieure depuis plus d’une semaine, après des propos alarmants de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien avait jugé mardi « critique » la situation de la centrale, qui a perdu son alimentation électrique externe le 23 septembre pour la dixième fois depuis le début de la guerre en 2022.
« La situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia est sous contrôle. La centrale informe l’AIEA de la situation en cours selon les procédures établies et de façon constante », a indiqué sur son compte Telegram l’opérateur russe du site, occupé par l’armée du Kremlin depuis mars 2022. L’AIEA avait plus tôt indiqué que cette centrale dotée de six réacteurs ne présentait pas de « danger immédiat » tant qu’elle fonctionnait grâce à ses « générateurs diesel de secours ».
Il s’agit de la plus longue coupure à Zaporijjia depuis que la Russie a envahi et pris le contrôle de la centrale nucléaire.