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Rédaction Rennes
Publié le
22 avr. 2025 à 6h32
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a remis en liberté, vendredi 18 avril 2025, un Rennais accusé de viol sur une jeune femme au cours d’une soirée alcoolisée en mai 2023, deux mois seulement après le suicide de cette dernière.
Les faits s’étaient déroulés en mai 2023, à l’issue d’une soirée alcoolisée à Rennes : ce soir-là, cette jeune femme alors âgée de 20 ans avait été conviée à une soirée pour « un évènement ». Mais le lendemain, elle avait déposé plainte pour « viol » à l’encontre de Carl-Max X. un Rennais aujourd’hui âgé de 26 ans.
Une vidéo découverte dans le téléphone de l’agresseur
Dans la nuit, elle était « passablement saoule » et son amie l’avait couchée « dans la chambre » où son propre compagnon dormait déjà. Mais ensuite, elle avait senti « quelqu’un se mettre sur elle » et lui infliger un premier viol : il s’agissait en fait du demi-frère du compagnon de son amie.
Carl-Max X. avait ensuite tenté de lui infliger une sodomie « particulièrement douloureuse » et la jeune femme avait « hurlé » avant de parvenir à quitter la pièce. Elle avait expliqué aux enquêteurs n’avoir « pas véritablement pu réagir » avant et avait dénoncé les faits à son amie dans la foulée. Une « vidéo » assez évocatrice a été découverte dans le téléphone du jeune homme.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Pas punissable »
Le lendemain matin, le jeune Rennais s’était montré « étonné » et avait « quitté les lieux » rapidement alors que la « panique » commençait à gagner le petit groupe d’amis, suite aux dénonciations de la jeune femme.
Dans la foulée, Carl-Max X. avait été placé en garde à vue, le 15 mai 2023 : il avait dans un premier temps évoqué « un rapport sexuel consenti » mais a « évolué » au cours de la procédure. Désormais, il « reconnait le principe du viol », a-t-il été indiqué lors de l’audience de la chambre de l’instruction, ce jeudi 17 avril 2025.
Jusqu’à son incarcération, Carl-Max X. pensait en fait que « le fait d’avoir une relation sexuelle avec une femme inconsciente n’était pas punissable ».
La jeune femme s’est suicidée
Deux ex-compagnes avaient aussi décrit des agissements similaires alors qu’elles dormaient. Toutes deux ont été entendues par le juge d’instruction : la première avait « maintenu » ses accusations tandis que la seconde avait expliqué qu’elle n’y était finalement « pas opposée »… Cet homme jamais condamné conteste toutefois « ces pratiques », a recadré le magistrat de la chambre de l’instruction lors de son rapport des faits.
Et ce dossier a récemment pris une tournure « encore plus dramatique », a dit le juge : la plaignante était « extrêmement dépressive » depuis les faits et a mis fin à ses jours le 13 février 2025. Lors de l’audience, le représentant du parquet général a lui-même « appris » le décès de la plaignante, ses collègues de la Cité judiciaire n’ayant « pas cru bon » de l’en informer…
Des expertises psychologiques « favorables »
Reste que désormais, le jeune homme a « compris cette notion de consentement » et n’a aucun » intérêt » à aller « mettre la pression sur les témoins », a plaidé son avocat. Les « expertises » réalisées par un psychologue et un psychiatre lui sont par ailleurs « favorables » puisque toutes deux concluent qu’il n’est « pas sous le coup de pulsions sexuelles incontrôlables » et qu’il n’est « pas dangereux pour la sécurité des personnes ».
Carl-Max X. réclamait donc sa remise en liberté sous contrôle judiciaire pour s’installer à Goussainville (Val-d’Oise) « chez une tante » et travailler à Paris en tant que « chauffeur-livreur ». « Tout est fait pour qu’il soit placé sous contrôle judiciaire », avait assuré son avocat.
« J’ai un projet d’avenir »
L’avocat général avait pourtant insisté sur « le risque de renouvellement » de l’infraction en dépit d’éclairages psychiatriques « pas particulièrement alarmants ». Le dossier est par ailleurs « en voie de clôture » ; il importait donc qu’il soit maintenu en détention provisoire jusqu’à « sa comparution » devant une juridiction de jugement.
« Si vous me laissez une chance d’être en liberté, il n’y aura aucune possibilité de concertation », avait insisté Carl-Max X. « J’ai un projet d’avenir et je veux faire quelque chose d’utile. » Vendredi 18 avril 2025, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a fait droit à sa demande.
CB – PressPepper
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